Prolongation de la PCU : Line Sirois continue de réclamer une refonte du système d’assurance-emploi

Par Johannie Gaudreault 4:00 PM - 20 juin 2020
Temps de lecture :
Line Sirois, Action chômage Haute-Côte-Nord. Archives

Le gouvernement fédéral a récemment prolongé de huit semaines la Prestation canadienne d’urgence (PCU) offerte à tous les Canadiens en raison de la pandémie. Soulagé de l’aide immédiate qu’offre cette prestation aux travailleurs, Action-Chômage Côte-Nord continue néanmoins à réclamer une refonte en profondeur du système d’assurance-emploi qui faillit actuellement à sa mission.

La prestation canadienne d’urgence offerte par le gouvernement était et demeure encore à ce jour essentielle aux Canadiens qui ont perdu leur emploi en raison du coronavirus, estime l’organisme. Cette aide, bien que précieuse, demeure toutefois ponctuelle, précise-t-il.

« Qu’arrivera-t-il, à la fin des versements de la PCU, des Canadiens qui n’auront pas retrouvé d’emploi et aux travailleurs de l’industrie saisonnière qui n’auront pas cumulé suffisamment d’heures assurable pour obtenir de l’assurance-emploi ? Avec quels revenus ces travailleurs traverseront-ils l’hiver si l’assurance-emploi ne leur est pas accessible ? », se demande Line Sirois, coordonnatrice d’Action-Chômage Côte-Nord

Projet-pilote reconduit

Le 11 juin dernier, Action-Chômage Côte-Nord apprenait que le projet-pilote offrant cinq semaines de prestations supplémentaires aux travailleurs de l’industrie saisonnière, programme qui avait pris fin le 30 mai dernier, était reconduit. Bien que cela puisse sembler une bonne nouvelle, il n’en est rien pour Line Sirois, coordonnatrice d’Action-Chômage Côte-Nord.

« Tel que précisé à Mme Carla Qualtrough, ministre responsable de l’assurance-emploi, dans une lettre signée par de nombreux groupes de chômeurs le 12 mars 2020, le projet- pilote doit offrir jusqu’à 15 semaines de prestations supplémentaires afin que les travailleurs de l’industrie saisonnière ne vivent pas le trou noir. »

Malgré ce projet-pilote, de nombreux travailleurs se retrouveront sans revenu pour une période pouvant aller jusqu’à 14 semaines. Pour la Côte-Nord seulement, le programme de formation mis sur pied par le gouvernement pour aider les travailleurs touchés par le trou noir aura coûté 2 M$ et ce, malgré l’existence du projet-pilote. Pour Line Sirois, aucun doute ne persiste.

« Les projets-pilotes à la pièce et les programmes qui viennent et qui partent n’ont jamais permis d’éliminer le trou noir. Le gouvernement fédéral doit retourner à sa table de travail pour offrir aux Canadiens un système d’assurance-emploi enfin digne de ce nom. »