À 90 ans: Jean Brisson fait un retour derrière le micro

Par Shirley Kennedy 12:00 PM - 25 août 2021
Temps de lecture :

Animateur des galas de lutte, Jean Brisson est l’auteur de la célèbre tirade: à la semaine prochaine, si Dieu le veut! Photo : Facebook

L’immuable Jean Brisson a la radio dans le sang. Celui qui a interviewé les plus grands à partir de Rimouski sa ville d’adoption, à toujours le verbe facile et juste. En entrevue au Journal Haute-Côte-Nord, le célèbre animateur âgé de 90 ans, confirme un retour derrière le micro à la fréquence FM 93,3, le temps d’une émission hebdomadaire.

À partir du 4 septembre, les matinées du samedi des auditeurs et auditrices de la station rimouskoise CFYX 93, seront bercées par la voix d’or et les histoires palpitantes de ce communicateur hors norme qui a fait les belles années de CJBR TV pendant près de 30 ans, et ce des deux côtés de la rive du Saint-Laurent, puisqu’attaché à sa région natale, lui qui est né à Tadoussac.

« Tout ça a commencé quand le groupe Simard, propriétaire de CFYX et d’autres stations de télé et de radio, m’ont appelé pour faire une petite émission d’une demie heure. Finalement ils ont recueilli des témoignages de Brian Mulroney, Jean Charest, Jean Chrétien, Bernard Derome et des artistes. L’émission a duré deux heures », raconte-t-il avec amusement.

Devant les nombreux commentaires positifs à l’issue de l’émission, les propriétaires de CFYX lui ont fait une offre difficile à refuser, assortie d’une carte blanche.

« M. Simard m’a dit : serais-tu intéressé à faire de la radio, raconter tes souvenirs pour les gens de ton époque, tourner les disques que tu connais, parler des artistes que tu as interviewés… ».

Hésitant, monsieur Brisson a consulté des amis. Certains lui conseillant de ne pas « embarquer là-dedans à son âge », d’autres l’encourageant à le faire mais seulement « si c’est pour le plaisir, pour s’amuser. »

« Mon médecin m’a dit : Jean c’est la plus belle chose qui peut vous arriver. Allez-y, on a hâte », confie-t-il, soulignant au passage que le seul bémol à la prescription médicale est le stress. « Alors à ce moment-là, si je vis du stress, je devrai arrêter puisqu’à mon âge ça ne serait pas bon ».

L’actualité autrement

Bien qu’il ait accepté l’offre de la famille Simard seulement la veille de l’entrevue avec le Journal, l’infatigable animateur était déjà au travail.

« J’ai commencé à faire des appels téléphoniques. J’ai appelé à l’archevêché de Rimouski, je sais que les relations sont difficiles entre eux et les citoyens. Mgr Grondin ne veut plus faire d’entrevue. Ce sera mon premier défi, faire parler monseigneur sur les ondes », confie-t-il.

Toujours au fait de l’actualité, Jean Brisson s’est dit très attristé par les démêlés de Pascale Nadeau avec Radio-Canada qui font les manchettes depuis deux semaines.

« Pascale je l’ai vue à sa naissance, avec son père Pierre Nadeau à Rimouski. Et lorsque j’allais à Montréal je l’appelais pour aller visiter son père. Ça m’a fait quelque chose cette histoire. Alors j’aimerais bien qu’elle nous raconte », annonce-t-il.

Comme toujours, Jean Brisson n’hésitera pas à inviter à son micro, des Nord-Côtiers connus et moins connus.

Bien sûr, il partagera de nombreuses anecdotes avec ses auditeurs et auditrices du FM 93, lui qui a vadrouillé son talent et sa passion un peu partout dans l’est du Québec, « que ce soit à Forestville lors de l’arrivée de l’Anglo Canadian Pulp ou aux Bergeronnes, patelin natal de mon bon ami Paul Brisson qui partagera avec nous des nouvelles des gens de la Côte-Nord. »

Même s’il veut inviter des gens de l’âge d’or qui ont fait les belles années des deux côtés du fleuve, Jean Brisson espère recevoir des gens de tous les horizons, comme Daniel Tremblay, « le p’tit gars de Baie-Comeau qui est devenu professeur en journalisme à Ottawa et qui à chaque été, vient faire de la télé ou de la radio à Rimouski ».

Lui qui partage son parcours avec intensité et humilité, a pourtant interviewé les Gilbert Bécaud, Nana Mouskouri, Robert Bourassa et autres sommités. Il a côtoyé les artisans de la lutte tels que les Édouard Carpentier et Maurice « mad dog » Vachon, des artistes de première heure comme Fernand Gignac et Claude Blanchard.

Malgré cela, c’est par pur plaisir et amour de la nature humaine, sans vanité aucune, que monsieur Jean Brisson sera de retour derrière le micro, le temps d’une émission inédite, « pour les personnes de mon âge, simplement pour se rappeler des bons souvenirs. »

Partager cet article