Le Sacré-Coeurois Sylvain Plante au cœur du succès de Papagroove

Par Johannie Gaudreault 2:00 PM - 15 février 2022
Temps de lecture :

Le batteur du groupe Papagroove, Sylvain Plante, est originaire de Sacré-Cœur. Photo : Peter Graham

Originaire de Sacré-Cœur, Sylvain Plante joue de la batterie depuis ses 10 ans. Lors des 16 dernières années, il a notamment mis à profit son talent musical pour le groupe Papagroove, qui vient tout juste de lancer un premier EP en français.

Le 4 février, Les Sabliers a été dévoilé officiellement aux médias et au public. Composé de cinq pièces inédites, ce mini-album est tourné vers la langue française contrairement aux trois autres albums du collectif.

« Ce n’est pas que nous n’étions pas intéressés par le français, lance d’entrée de jeu le batteur du groupe. Ça fait longtemps qu’on y pensait. »

Selon le Sacré-Coeurois, la langue française « demande plus de finesse » pour ce qui est de l’écriture.

« Le chanteur, Sébastien Francisque qui écrit et compose toutes les chansons, a plus de difficulté dans cette langue, peut-être parce que c’est la sienne. L’anglais était comme un réflexe, ça devient vite énergique, entraînant », affirme-t-il.

L’influence d’autres groupes œuvrant dans le style afrobeat et musique du monde y est aussi pour quelque chose. Les Louanges et Clay and Friends, par exemple, ont prouvé à l’auteur-compositeur-interprète qu’il était possible de demeurer « funky » tout en utilisant le français.

« C’est certain que l’afrobeat, c’est nos racines, même si on a beaucoup évolué au fil du temps. Mais, avec le nouvel album, on va dans des directions où nous sommes allés moins souvent, plus disco ou uptempo », concède Sylvain Plante.

De son point de vue, la langue française amène un son différent qu’il apprécie beaucoup.

« Je trouve que le chanteur a une voix plus posée, plus retenue qu’en anglais où on sent sa fougue, poursuit-il. Je dois avouer que j’adore ça. »

Bien entendu, la pandémie a modifié la façon de travailler des musiciens. Comme ils ne pouvaient pas se voir en présentiel, ils se sont tournés vers le virtuel.

« Sébastien nous envoyait les chansons et on travaillait nos sections de notre côté. On a fait deux répétitions avant d’aller en studio pour l’enregistrement. Il y a eu aussi beaucoup de travail en postproduction, ce qu’on avait moins besoin de faire avant », raconte le batteur.

Les spectacles reportés en raison des mesures sanitaires leur ont toutefois donné du temps pour peaufiner l’album, qui sera présenté lors des prochaines représentations de Papagroove, soit le 25 février à Ottawa, le 16 mars à Montréal et le 22 avril au Club Soda de Montréal, notamment.

« Notre calendrier commence à se remplir, mais on n’aura pas une année comparable à 2019 », dévoile Sylvain Plante, qui se réjouit de la réouverture des salles de spectacles.

La musique dans le sang

Sylvain Plante a vécu son enfance à Sacré-Cœur, son père ayant quitté la grande ville de Montréal pour s’acheter une terre à l’Anse-à-Pierrot.

« C’est lui aussi un musicien, donc j’ai grandi avec la musique. Mais c’est en déménageant à Montréal avec ma mère en 1996 que j’ai découvert la musique du monde », témoigne le Sacré-Coeurois, qui a toutefois passé beaucoup de temps à Tadoussac et Chicoutimi.

Il a fait ses débuts avec le groupe Chango Family avec lequel il a vraiment développé une passion pour l’afrobeat. Plusieurs membres se retrouvent d’ailleurs dans Papagroove qui a commencé sous forme de sessions de jam. En 2006, le collectif voit le jour de façon plus officielle et lance un premier album l’année suivante.

« On est vraiment une gang de chums qui ont du plaisir sur la scène. On connaît un certain succès surtout au niveau des spectacles et des tournées. On a une bonne énergie et il y a une demande pour ça. C’est ce qui permet notre pérennité, je crois », de mentionner l’artiste.

Notons que Papagroove a remporté un prix au Gala Alternatif de la Musique Indépendante du Québec (GAMIQ) dans la catégorie Album ou EP — Musique du monde et il a reçu une nomination au gala de l’ADISQ dans ce même créneau en 2018 pour l’album The Hunt.

Partager cet article