La plage de Forestville tapissée de copeaux de bois

Par Johannie Gaudreault 10:00 AM - 23 août 2022
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L’exploitation forestière réalisée durant 50 ans à Forestville laisse encore ses traces aujourd’hui. La plage de la municipalité se retrouve couverte de résidus de bois noirs.

Des citoyens déplorent le grand nombre de résidus de bois qui se retrouvent sur la plage de Forestville encore une fois cette année. Il faut dire que le phénomène est intimement lié au transport des billots de bois (aussi appelés pitounes ou floom) par flottaison il y a de nombreuses années.

Même si la Ville de Forestville ne peut rien faire pour éviter que ces détritus de bois noirs envahissent la plage du camping de la Baie-Verte, résidents et campeurs ont peur de l’image qu’ils laissent de la magnifique étendue de sable fin.

« Ce n’est pas agréable de marcher dans les copeaux de bois qui sont très épais à certains endroits, encore moins quand tu te baignes. C’est triste de donner cette image de notre plage aux touristes », se désole le représentant des citoyens, Claude Huard.

La situation n’est jamais la même d’année en année.

« Certaines années, il y a plus de copeaux et d’autres il n’y en a presque pas », commente M. Huard. Alors que certains mettent la faute sur les installations hydroélectriques de Boralex, juste à côté de la plage, l’entreprise pointe plutôt la crue des eaux.

« Le nombre de résidus de bois qui se retrouvent sur la plage n’est pas du ressort de Boralex, déclare la conseillère en communications, Camille Laventure. Il est plutôt en rapport avec la crue printanière qui s’est avérée exceptionnelle cette année. »

Selon l’entreprise de production d’énergie, un débit d’eau élevé a été enregistré en 2022 faisant ainsi « augmenter le nombre d’arbres et de branches qui passent par le barrage ». « Ce n’est pas nous qui créons les débits d’eau. Nous ne sommes pas une scierie », précise Mme Laventure.

Boralex n’entrevoit aucune solution pour réduire le nombre de copeaux sur la plage. D’ailleurs, la porte-parole soutient que « la quantité serait plus grande s’il n’y avait pas de barrage » et assure que Boralex n’a procédé au nettoyage de la plage qu’une seule fois en 20 ans.

Le résultat d’une exploitation forestière

De son côté la mairesse de Forestville, Micheline Anctil, est bien consciente que les résidus de bois nuisent à la beauté de la plage, mais « on ne peut pas contrôler ce qui sort de la rivière, qui a servi à une exploitation forestière pendant 50 ans », de son avis.

Les employés du camping de la Baie-Verte, financé par la Ville de Forestville, procèdent au ramassage des résidus de la drave à la pelle à plusieurs reprises durant la saison estivale.

« Il faudrait le faire plusieurs fois par jour pour voir un résultat et c’est toujours à recommencer », soutient l’élue précisant qu’il n’y a pas d’autres moyens pour se débarrasser des débris.

Aucune étude n’a été effectuée pour connaître s’il y aura une fin à la dérivée des copeaux de bois sur la plage.

« Ç’a n’a pas été priorisé, confirme Mme Anctil. C’est un incontournable en raison de l’histoire de la ville. La rivière a servi à la drave, ça ne pouvait faire autrement. Il y a eu nettoyage par la compagnie au début, mais il y en a toujours qui remonte à la surface. »

La mairesse croit que les changements climatiques ainsi que les facteurs environnementaux peuvent influencer la quantité de copeaux qui dérivent jusqu’à la Baie-Verte.

La crue printanière, tel que mentionné par Boralex, en fait partie, mais également « la diminution de la densité de glace qui protège les berges ». « Nous sommes aussi touchés par les changements climatiques », conclut Micheline Anctil.

Chez Boralex, on associe la quantité de résidus de bois à la crue printanière exceptionnelle.

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