La météo était au rendez-vous lors de la deuxième édition du Rappel du Festival de la chanson de Tadoussac. Survol d’une fin de semaine de l’Action de grâce toute en musique.
Le chanteur du groupe de Québec Les Lunatiques, Antoine Bourque, l’avait confié à notre journaliste : « ça risque d’être fort. Très fort ».
Direction le supermarché pour l’achat de bouchons pour les oreilles. La caissière en poste lors de la première soirée de spectacles n’était pas étonnée de la pénurie de bouchons : « c’est comme ça à chaque festival », déclare-t-elle en riant.
Heureusement pour les tympans, la première soirée du Rappel débutait avec le calme des notes folk-country du groupe montréalais Bolduc Tout Croche. Matt Holubowski et son groupe ont pris le relais au sous-sol de l’église de Tadoussac, interprétant des chansons de son dernier album Weird Ones paru en 2020 comme Two Paper Moons et Undone et les titres de ses précédents albums.
Simon Angell, le guitariste de Matt Holubowski et membre fondateur du groupe Thus Owls, était au cœur du son lourd et puissant de cette soirée, très différent des sonorités plus douces de studio. Grâce à son talent bien sûr, mais aussi grâce à ses pédales d’effets.
Questionné sur le nombre exactes d’unités dans l’arsenal, il répond simplement « trop ». « Les pédales ce n’est pas tout », s’exclame-t-il en marge de la scène. « Il faut plus de pratique que d’effets pour devenir bon à la guitare et s’amuser et explorer », ajoute-t-il.
Le groupe Les Lunatiques, composé d’Antoine Bourque (guitare, chant), d’Ariane Roy (guitare, chant), de Simon Guay (basse, chant) et de François Pelletier (batterie) ont livré une prestation endiablée lors de leur passage dans le dôme.
Ariane Roy ne pouvant être présente à cette soirée fût remplacée par Raphaël Laliberté-Desgagné.
Le groupe rock, qui a sorti son mini-album Cache-Cache en 2021, est en préparation d’un nouvel album.
« On était en studio durant les derniers jours et on va retourner finaliser les prises de son après notre passage ici », confie le chanteur, à propos de l’album qui devrait sortir en avril 2023.
« Tout ça a commencé en 2016 dans mon sous-sol, avec des séances d’improvisation interminables. Je suis arrivé avec des compositions et, au fil du temps, on a réussi à trouver notre son », explique Antoine Bourque.
La sonorité du groupe a évolué au fil des années. « Nous sortions de l’école de musique et j’avais une façon plus académique de composer de la musique, j’essayais toujours de trouver l’harmonie ou l’accord parfait », précise le chanteur.
« Mais au fil du temps j’ai décidé de me laisser aller et d’oublier les accords pour faire des chansons plus simples et plus puissantes », ajoute-t-il.
Rejoint par ses camarades à la vieille de leur test de son, le chanteur explique le message que veux transmettre le groupe par son énergie et sa musique : « Faites ce que vous voulez. Amusez-vous. C’est ce qu’on ressent durant les spectacles, et on veut que comme nous la foule passe un bon moment », conclut-il.
Et quel bon moment ce fût! Notre journaliste en a encore des cillements dans les oreilles.
Un tel festival ne serait pas possible sans l’aide de nombreux bénévoles et employés affectés au montage du site.
Sophie Kertik, la responsable logistique et gestion des opérations, court d’un côté à l’autre du site durant les soirées pour régler les problèmes.
« Je suis un peu dans le jus, mais ça va », s’exclame-t-elle, rejointe entre deux prestations.
Celle qui se fait appeler « cheffe tie-wrap » dirige une dizaine d’employés, et doit constamment composer avec des problèmes de dernière minute.
« On a dû régler un problème de fuite d’eau dans le dôme », raconte-t-elle, « c’était pas évident mais on a réussi », dit-elle avec le sourire.
Le soleil se couchait tranquillement samedi soir, un peu avant le spectacle de Genticorum. Autour du feu les spectateurs en attente ricanent, se mettent à faire des pas de gigue traditionnelle québécoise, et se détendent entre amis.
« Je me nourris de musique traditionnelle et folk », déclare avec enthousiasme un spectacteur avant le show de Genticorum, maître de la musique traditionnelle québécoise et celtique.
« Je suis venu pour la convivialité », renchérit-il. « Nous sommes en octobre, il y a de la pizza, de la bière, et un site festif et bien monté. Ça se voit qu’ils se sont beaucoup forcés », explique-t-il.
« J’ai hâte de danser », indique une autre spectatrice en montrant son billet. Les deux bénévoles à l’entrée qui vérifient les billets laissent passer les derniers spectateurs qui ont le sourire collé aux lèvres.
« Tout le monde est gentil », lance l’une d’elles. « Il y a quelque chose de magique dans l’air. Les artistes vont rejoindre les spectateurs et l’équipe après leur spectacle, c’est vraiment plaisant », explique sa collègue.
Pour la dernière journée de spectacle, le public a eu droit à la visite de l’autrice-compositrice-interprète Jordane, originaire des Escoumins.
Livrant un spectacle splendide et émouvant avec les titres de son dernier album Reine de papier, la chanteuse est revenue sur son expérience au festival : « J’avais tellement hâte de jouer ici », a-t-elle lancé.
Après sa prestation, Jordane revient sur l’importance qu’ont pour elle les paysages de la Haute-Côte-Nord. « J’ai besoin de ça », déclare-t-elle, le sourire aux lèvres.
« Reine de papier, c’est ma plus grande fierté », lance l’artiste qui réside maintenant à l’Île d’Orléans. « Ce qui me rend encore plus fière, c’est d’avoir fait ma place dans un monde de femmes. La pandémie m’a permis de prendre du recul, et en m’entourant de femmes inspirantes, j’ai réalisé que l’énergie et l’atmosphère dans lesquelles j’évolue artistiquement sont vraiment intéressantes », explique-t-elle.
La chanteuse profitera de la saison hivernale pour mettre en ligne les vidéoclips des chansons de son dernier album, et partira en tournée durant l’été 2023. « Il y a beaucoup de choses qui s’en viennent », déclare-t-elle, fébrile.
Le directeur général du Festival de la chanson de Tadoussac, Julien Pinardon, se promène sans cesse avec un air de légèreté partout sur le site.
« On est vraiment contents », indique-t-il. « Je pense que tout le monde a aimé ça. Les couleurs d’automne étaient vraiment magnifiques, visibles de partout sur le site », enchaîne-t-il.
« Avec plus de 1 500 spectateurs, il y a de quoi développer quelque chose de permanent sur le long terme », conclut-il, l’air satisfait.
C’est sur les performances déchaînées et électrisantes de Lydia Képinski et d’Hubert Lenoir que se concluait le Rappel du Festival de la chanson de Tadoussac.
Le sous-sol de l’église de Tadoussac, plein à craquer, a accueilli son lot de touristes de l’extérieur.
« On a marqué les mots festival, musique et automne sur un moteur de recherche, et nous sommes tombés là-dessus », explique un couple de la ville de Québec. « Ça fait changement du brou-haha des festivals d’été », précise-t-il.
La population de la région, quant à elle, était tout aussi emballée. Une spectatrice qui habite le village rend compte de ses observations. « L’idée de faire un tel festival à l’automne permet de profiter d’un autre genre de Tadoussac, avec beaucoup de couleurs », dévoile-t-elle.
Une autre festivalière également résidante du village est sous le choc. « Il y tellement de monde », s’étonne-t-elle à propos du sous-sol qui se remplit à vue d’œil.
« Pour les travailleurs saisonniers comme moi, il est rare que nous avons le temps de profiter de l’été et de sortir », raconte-t-elle.
Le Rappel a servi à clore la saison estivale, mais aussi à intéresser la population au décor d’automne enchanteur du village, plongé dans une ambiance festive. Une fois le site démonté, l’organisation du Festival de la chanson de Tadoussac sera déjà de retour au travail pour préparer l’édition de 2023.
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