Besoin criant pour plus d’unités d’habitation

Par Renaud Cyr 12:00 PM - 2 février 2023
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La ville de Forestville est celle qui nécessite le plus d’unités d’habitation à court terme, soit 224. Photo courtoisie

Quelque 570 unités de logement tous genres confondus sont nécessaires à court, moyen et long terme pour l’ensemble de la Haute-Côte-Nord et c’est à Forestville qu’on en manque le plus, soit 224.

C’est le constat de l’étude de prospection territoriale sur l’état de l’habitation, du logement et de l’hébergement dans la région effectuée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton. La MRC de la Haute-Côte-Nord lui avait octroyé ce mandat au mois de mai 2022 pour une somme de 65 500 $.

La condition du parc immobilier de la région y est présentée : près de 70 % de toutes les constructions domiciliaires datent d’avant 1980, et les ménages de 1 ou 2 personnes occupent 56 % de la composition immobilière de la région.

Rénover ou se construire, vu le climat inflationniste actuel, est particulièrement difficile pour un ménage d’une seule personne. Les personnes vulnérables sont les premières touchées par ce problème, comme les ménages monoparentaux, les individus en situation de faible revenu et les prestataires de l’assurance-emploi.

Ces données parlent, et pour la préfète Micheline Anctil, « le coût des matériaux et de la main-d’œuvre a fortement augmenté ces dernières années, et il est maintenant plus difficile de faire l’entretien de sa propriété », explique-t-elle.

Pistes de solutions

L’étude présente des opportunités qui s’offrent à la MRC de la Haute-Côte-Nord, qui ont déjà cours dans certaines municipalités : les minimaisons, les édifices à vocation multiple intégrant habitations et OBNL, les studios loués à la semaine pour les travailleurs, et la reconversion de bâtiments inoccupés.

Le nombre de grands bâtiments déjà existants qui sont disponibles pour édifier des coopératives de logements ou des projets d’habitation est limité, et leur taux de vacance est faible.

Plus de 60 % du parc immobilier de chaque municipalité est composé de maisons unifamiliales. Le marché locatif et les modèles d’habitation alternatifs n’abondent pas, car pour Mme Anctil « la culture dans nos régions veut que chaque famille ait sa propre maison ».

Cependant, la préfète affirme que la région serait prête à ce que de tels projets voient le jour. « Il faut poser des actions, et surtout il faut innover », affirme-t-elle.

« La MRC a créé un fonds de 150 000 $ pour aider à mettre en place les projets », explique l’élue. « Si quelqu’un veut développer un quartier ou un terrain, ce fonds servira à soutenir le travail en amont qui doit être effectué, comme les études de sols et les études géotechniques », précise-t-elle.

L’école de Portneuf-sur-Mer et les églises qui sont vacantes seraient d’excellents endroits pour répondre aux besoins d’unités de logement additionnelles. « Évidemment, il faut qu’il y ait un programme gouvernemental et des fonds », fait savoir Micheline Anctil.

Pour des programmes plus flexibles

Le projet Villa Forestville qui prévoit la construction de 12 unités de logement supplémentaire pour aînés, est représentatif des obstacles qui se dressent devant les promoteurs et les instances municipales.

Même si pour la préfète le projet « avance très favorablement », le programme AccèsLogis requiert une contribution du milieu qui doit être égale ou supérieure à 15 % des coûts maximaux de réalisation admissibles.

Le temps de réunir les sommes demandées, le coût des matériaux et de la main-d’œuvre augmentent, ainsi que le coût de construction prévu.

Avec les chiffres contenus dans l’étude, la préfète de la MRC espère attirer le regard des instances gouvernementales sur ces incompatibilités.

« Les données qu’elle présente nous seront utiles dans les recommandations pour améliorer nos programmes et nos services sans se baser sur des impressions », espère-t-elle.

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