Des manquements dans les soins aux patients de l’urgence de l’Hôpital de Sept-Îles

Par Emy-Jane Déry 11:05 AM - 17 mars 2023
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Un rapport du Protecteur du citoyen met en lumière des manquements dans la qualité des soins offerts aux patients à l’Hôpital de Sept-Îles.

Évaluation des usagers pas assez rapide lors de leur arrivée, débordement de civières à l’urgence et une surveillance de celles-ci limitée, défaillance des mesures de contention…le rapport contient plus d’une quinzaine de constats d’éléments problématiques à l’urgence de l’Hôpital de Sept-Îles.

Le Protecteur du citoyen est intervenu à la suite d’un signalement effectué en mai 2022.

« Étant donné la nature des allégations et le risque de préjudices, le Protecteur du citoyen a décidé d’intervenir », peut-on lire dans le rapport publié jeudi.

L’urgence est encombrée. Elle est autorisée à gérer dix civières, mais en cas de débordement, elle peut se rendre jusqu’à 23. Une des problématiques principales, d’ailleurs déjà soulevée par l’administration de l’hôpital, est qu’il peut y avoir jusqu’à 50% des lits autorisés qui sont occupés par des usagers et usagères en niveau de soins alternatifs (NSA). On parle de gens qui attendent d’être relocalisés dans des ressources d’hébergement, car leur retour à domicile ne serait pas sécuritaire. Or, elles n’ont plus besoin de soins actifs et monopolisent ressources humaines et matérielles de l’urgence.

Le problème est que la région manque cruellement de ressources d’hébergement, tant privées que publiques.

« Le MSSS a récemment autorisé la construction d’une résidence intermédiaire de quinze places à Sept-Îles. Toutefois, aucune compagnie n’a soumissionné pour mener à bien ce projet », peut-on lire dans le rapport.

Le MSSS, la direction concernée et des soumissionnaires potentiels mènent actuellement une réflexion concertée pour trouver des solutions. Le Protecteur du citoyen demande un suivi de ces échanges.

Volonté du personnel

Dans le cadre de son enquête, le Protecteur du citoyen a notamment interrogé la cheffe de l’urgence, des infirmières et préposées aux bénéficiaires, ainsi que le directeur des services professionnels.

Dans les conclusions du rapport, on souligne d’ailleurs « la volonté du personnel et des gestionnaires d’offrir des soins de qualité et d’améliorer la situation ».

On note également que des changements en ce sens avaient été amorcés avant même la visite du Protecteur du citoyen, qui « tient à souligner la mobilisation et l’implication de différentes directions afin de diminuer l’encombrement à l’urgence ».

Il émet au total 11 recommandations et réclame un premier suivi d’ici le 30 juin et un second au 30 septembre.

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