Communo-Vet, le projet novateur de la Portneuvoise Aryane Maltais

Par Renaud Cyr 8:00 AM - 6 juin 2023
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Aryane Maltais, originaire de Portneuf-sur-Mer, accompagnée de ses complices Hélène Méthot et Florence Grégoire-Jacques. Photo Courtoisie

La Portneuvoise Aryane Maltais, qui réside maintenant dans le Kamouraska, travaille d’arrache-pied depuis un an sur un projet d’entreprise avec une formule unique dans la province : des services vétérinaires pour animaux de compagnie à faible coût ou gratuits à des populations vulnérables.

Aryane Maltais a quitté son village natal pour aller étudier au Cégep de Baie-Comeau à l’âge de 17 ans, après avoir terminé son parcours secondaire à Forestville.

Diplômée de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, après une demi-décennie d’études, la vétérinaire s’est établie dans le Bas-Saint-Laurent pour exercer son métier et fonder une famille.

Elle garde un bon souvenir de la Côte-Nord qu’elle apprécie particulièrement pour sa beauté sauvage. « Si j’avais eu à choisir une région où aller, j’aurais choisi la Côte-Nord, mais avec le travail de mon conjoint c’était plus facile pour nous de s’établir au Bas-Saint-Laurent », illustre-t-elle.

Changement de cap

La jeune vétérinaire fait ses armes à l’hôpital vétérinaire de Rivière-du-Loup et décide après 6 ans de changer de direction : « J’avais un désir de changement. »

« Je ne me voyais pas travailler en clinique toute ma vie, j’avais besoin d’un autre modèle et d’une autre façon de pratiquer la médecine vétérinaire », précise la Portneuvoise.

C’est alors qu’une rencontre fortuite survient avec une connaissance de la vétérinaire, qui dispose d’une expérience du milieu des affaires et de la gestion.

« J’ai une voisine de village, qui n’est pas vétérinaire, qui m’a approchée en me disant qu’elle avait une bonne idée et qu’elle voulait collaborer avec moi », laisse-t-elle tomber.

Un an de travail

Les étoiles s’alignent ensuite pour donner la première mouture de Communo-Vet, qui vise à offrir des soins vétérinaires à moindres coûts pour des gens en situation de précarité ayant un ou des animaux de compagnie.

« Notre concept était d’offrir un service à domicile avec des prix standards et de réinvestir les profits pour faire des journées avec des soins à domicile pour les personnes dans le besoin dans la région », précise Aryane Maltais.

« Après un an de travail, nous avons réussi à mettre notre plan en branle et à ce que tout fonctionne. Nos services commenceront très prochainement », affirme-t-elle avec satisfaction.

L’équipe, composée de la gestionnaire Hélène Méthot et de la vétérinaire Florence Grégoire-Jacques, est lauréate régionale de la catégorie Économie sociale du volet création d’entreprise du Défi Osentreprendre.

Communo-Vet est également lauréate du Prix coup de cœur scientifique en chef et la jeune entreprise s’est même rendue au niveau national en étant finaliste au Prix du public à l’échelle de la province, avec comme prix une bourse de 2 000 $.

Formule unique

Les activités de Communo-Vet débuteront durant la saison estivale avec l’escouade mobile qui parcourra le territoire du Kamouraska.

Aryane Maltais voit une opportunité de ne pas avoir de bâtisse à leur nom et d’ainsi diminuer les charges fixes : « L’argent sauvé va être mis directement à la pratique de soins communautaires », déclare-t-elle.

L’équipe offrira des services de prescription de médicaments, de vaccination, d’euthanasie à domicile et les batteries de test de laboratoires, entre autres.

Pour les traitements plus exigeants en termes de matériel, Communo-Vet dispose d’une entente avec le Cégep de La Pocatière, qui offre la formation Techniques en santé animale, pour l’utilisation de leurs équipements.

« Ils ont une très belle bâtisse neuve avec les installations pour faire chirurgie et soins dentaires. De cette façon, nous n’allons pas diminuer notre offre de services », révèle la Nord-Côtière d’origine.

Des courriels chaque jour

Le succès de la nouvelle entreprise ne se dément pas. « À tous les jours, nos recevons des courriels pour des demandes de rendez-vous. Il y a de grosses demandes à venir jusqu’à maintenant », dévoile Aryane Maltais.

La vétérinaire, qui effectue des remplacements à Montmagny, dit avoir été approchée par des gens qui avaient été mis au courant par l’annonce de la nouvelle entreprise.

Communo-Vet opérera dès le mois de juillet dans la région du Kamouraska, mais Aryane Maltais et son équipe ne pensent cependant qu’à s’arrêter à ce territoire seulement.

« On veut que ça soit plus grand. On aimerait que les gens de la Côte-Nord et d’autres régions aient accès à des soins à domicile ou à des soins moins chers pour les gens qui en ont besoin. »

L’entrepreneure assure que son équipe et elle vont « essayer de pousser leur projet plus loin et de faire un plan pour éventuellement étendre les services ».

Unique au Québec

Aryane Maltais mise sur le développement d’une approche qui n’a pas encore été tentée dans la province.

« Les SPCA ont un volet communautaire en aidant avec la surpopulation d’animaux, mais c’est la première fois qu’il y a un organisme communautaire de médecine vétérinaire dans notre région et même au Québec », constate-t-elle.

Le modèle d’affaires de l’organisme à but non lucratif se base en partie sur la clinique d’aide juridique Juripop, qui offre des services juridiques.

« On les a approchés pour savoir comment ils s’étaient organisés au départ et comment ils avaient conçu leur structure pour être financièrement efficaces », raconte Aryane Maltais.

Pour la vétérinaire, le fait de se promener sur le territoire est intéressant à la fois pour les gens et leurs animaux de compagnie.

« À la maison, ce sera beaucoup plus facile d’aider les gens en voyant comment l’animal se comporte dans son environnement de vie. Les animaux ont aussi des problèmes de comportement, et j’aimerais développer ce champ d’expertise dans ma pratique », affirme-t-elle.

Du reste, Aryane Maltais se déplace non seulement dans le Kamouraska, mais aussi dans sa région natale l’été.

« Je projette d’aller faire des journées de vaccination à Portneuf ou à Forestville dans le futur pendant quelques jours quand j’y serai par exemple », révèle-t-elle avec enthousiasme.

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