Vol de l’Oiseau mécanique: carrousel vertigineux entre ciel et mer au Massif

Par Émélie Bernier 9:28 AM - 6 juillet 2023 Initiative de journalisme local
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Photo Jean Sébastien Chartier-Plante.

Inaugurée le 23 juin dernier, l’expérience « son et lumière » Le vol de l’oiseau mécanique se déploie dans les pentes « à pic » du Massif de Charlevoix. Déjà, on s’y précipite! Nombreux sont les curieux qui n’ont pas hésité à embarquer dans les chaises des remontées mécaniques quadruples pour se couler au creux de ce spectacle immersif qui laisse une large place à la nature.  Attention, ne cherchez pas l’oiseau : vous êtes sur son dos!

L’idée de ce « carrousel en montagne » est venue au concepteur Martin Labrecque lors d’un tour de remontée dans les Laurentides à l’automne. Le momentum, lui, a été offert par la pandémie à Martin Labrecque, Yves Aucoin, Stéphane Mongeau et Olivier Kemeid, une bande de créatifs tous azimuts réunis sous la bannière de l’Atelier Occhio.

«Pendant la pandémie, le monde du showbiz était arrêté. J’ai reçu un appel de Stéphane Mongeau qui me dit « on a un projet, as-tu 15 minutes? ». Ils sont débarqués dans mon bureau à Québec avec une présentation que j’ai trouvé d’emblée intéressante. L’idée de collaborer avec des créateurs québécois de talent, reconnus à l’international, c’était super le fun et on a saisi l’opportunité! », a commenté Daniel Gauthier, président du c.a. de Groupe Le Massif et propriétaire de la montagne.

Les premiers tests ont débuté en septembre 2021.  «Ils ont donné assez de résultats pour se dire qu’on pouvait y arriver », relate Stéphane Mongeau.

Le quatuor a vite réalisé que, si l’idée était grandiose, le défi technique était pour sa part titanesque. La complexité de l’installation, le dénivelé de la montagne, les aléas de la température ne sont  pas venus à bout de l’enthousiasme des créateurs et de leur équipe.

« On a programmé le spectacle entre le 5 et le 21 juin, à des températures oscillant entre 2 et 5 degrés, avec parfois des vents énormes et durant la nuit parce que ça prenait de la noirceur pour « masteriser » cette bête-là qui est une montagne! », relate Stéphane Mongeau. L’expérience est d’ailleurs tributaire de la météo.

Deux ans auront été nécessaires pour mettre la touche finale au Vol de l’Oiseau mécanique. Finale? Oui et non, car le spectacle lumineux et sonore est appelé à évoluer avec les années.

Daniel Gélinas a agi à titre de producteur exécutif. Il reprend l’allégorie du monstre à dompter. « Le Massif est immensément vaste! La nature de la bête était énorme dès le départ. Heureusement, on avait probablement la meilleure équipe pour se mesurer à l’ampleur de ce défi! »

Il avoue avoir eu sa part de doute durant le processus, notamment sur l’achalandage. « On se demandait si le public était prêt à faire cette distance. La réponse est oui, les gens viennent et les résultats sont extraordinaires! »

n mur d’eau au bas de la descente,  traversé de créatures marines, offre un beau coup d’œil.

Plusieurs représentations ont d’ailleurs affiché complet jusqu’ici.

« Le projet a été une aventure et c’est une aventure pour le public! Les commentaires des gens qui viennent voir le show sont fantastiques. On a un diamant qui commence à se polir et va se polir constamment. Les possibilités sont énormes! », s’emballe Daniel Gélinas qui siège sur le conseil d’administration du Massif en plus de traîner une feuille de route bien garnie dans l’événementiel.

Durant la mise en œuvre, Martin Labrecque, lui, n’a jamais perdu le sourire, malgré les quelque 130 étages gravis chaque jour que lui indiquait son téléphone intelligent.

« Le résultat correspond à l’idée que je m’en faisais. On est très très content! » La musique du compositeur Philippe Brault est omniprésente, de tableau en tableau. « La musique est arrivée très tôt dans le processus et elle a mis la barre très haute! », concède Martin Labrecque.

Lui aussi estime que le spectacle évoluera au fil des ans.  

Le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, Stéphane Mongeau, de l’Atelier Occhio, Jean-Guy Bouchard, maire de Petite-Rivière-Saint-François, Daniel Gauthier et la députée députée de Charlevoix–Côte-de-Beaupré Kariane Bourassa.

« Aujourd’hui, on voit ce qu’on aurait pu faire et on voit ce qu’on va pouvoir faire. On a toutes sortes d’idée pour bonifier, mais ce sera à voir l’année prochaine! Ce qu’on a fait ne s’était jamais fait, on a tout appris en même temps. Disons que la courbe d’apprentissage était vertigineuse elle aussi», rigole le créatif.

Lors du lancement, l’idée d’exporter le concept dans d’autres stations de ski avait été évoquée. Et celle-ci n’est pas tombée dans l’oubli. «On y pense! Semblerait qu’il y a des gens du Colorado et du Japon qui auraient de l’intérêt à venir voir le spectacle… », glisse-t-il, sans trop vouloir s’avancer.

Il est possible d’accéder au parcours par le haut ou le bas de la  montagne. Dans la descente, les jeux de lumière se font rares et la musique assez discrète. Les lucioles volent alors la vedette. Un mur d’eau au bas de la descente,  traversé de créatures marines, offre un beau coup d’œil.

Photo Jean-Sébastien Chartier-Plante.

La montée est plus touffue. On y croisera des sections de forêts enchantées, un champ d’improbables boules disco, une cascade de flashs éblouissants et un clin d’œil au fameux oiseau du titre, entre autres. À noter que l’expérience compte environ 1 km de marche avec un certain dénivelé. Le port de bonnes chaussures est recommandé.

Se déployant sur environ 6 kilomètres, le « vol » est d’une durée d’environ 90 minutes. Les billets pour assister au Vol de l’Oiseau mécanique sont en vente sur le site Web du Massif de Charlevoix. Le spectacle sera présenté jusqu’au 4 septembre.

Extrait du Vol de l’oiseau mécanique.

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