On se baigne sur la Côte-Nord !

Par Emelie Bernier 6:00 AM - 18 juillet 2023
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La baignade est populaire auprès des amateurs de surf puisque la température de l’eau est clémente. Photo courtoisie Surfshack

Si vous avez l’impression que les baigneurs hardis sont de plus en plus nombreux à se jeter à l’eau sur les plages de la Côte-Nord, vous ne rêvez pas. La température de l’eau est plus confortable, et ce, plus tôt en saison cette année, selon les opérateurs en écotourisme et Tourisme Côte-Nord.

Fondé par Frédéric Dumoulin en 2010 et situé dans le secteur Moisie à Sept-Îles, le SurfShack se spécialise, comme son nom l’indique, dans la pratique et l’enseignement du surf. Les visiteurs sont invités à se jeter à l’eau, mais jamais sans leur combinaison de plongée. Cette année, ils sont pourtant nombreux à profiter de la baignade en simple maillot, avant ou après leur sortie dans les vagues.

« En 12 ans, je n’ai jamais vu des températures aussi chaudes à cette période. On est un mois d’avance », relate M. Dumoulin.

La température a déjà atteint un étonnant 19 degrés Celsius tôt en juillet.

« D’habitude, si on atteint des températures qui se rapprochent de ça, c’est au mois d’août et ça ne dure pas plus de deux semaines. L’an passé, ça ne s’est jamais réchauffé autant », explique le proprio du SurfShack. La plus chaude température jamais enregistrée par l’équipe du SurfShack : un 24, 4 degrés ! « Mais c’était très momentané ! » 

L’été est particulièrement intéressant pour les surfeurs.

« Pour nous, au point de vue météo, ça va super bien ! Ça prend du vent, des tempêtes pour avoir des vagues ! Ça veut dire qu’on a des super belles vagues depuis le début de la saison. On sort quand il pleut. Si les vagues sont trop grosses et dangereuses, on n’ira pas sur l’eau », indique Frédéric Dumoulin.

La baignade pré ou post sortie est appréciée !

« On met des wet suits pareil pour le surf, parce qu’on reste longtemps dans l’eau, mais c’est baignable pendant 20-30 minutes facile ! »

Le constat est le même à Baie-Comeau, où les jeunes et moins jeunes clients d’Attitude nordique se baignent comme jamais.

« On a pas mal de pluie et la saison touristique n’est pas top, mais l’eau est très chaude dans notre secteur, la baie Saint-Pancrace », relate Coralie Dumais. Atttitude nordique offre diverses activités, dont du kayak de mer et de la planche à pagaie. L’entreprise gère aussi un camp de jour.

« Pour des raisons de sécurité et de confort, on met toujours des wet suits, en kayak comme en paddle, mais c’est chaud ! Notre clientèle de camp de jour adore se baigner et on voit même des adultes qui sont en général plus frileux se baigner et qui trouvent que c’est confortable… », ajoute Mme Dumais. L’entreprise opère depuis 6 ans.

« C’est sans aucun doute un été où l’eau est chaude tôt en saison ! L’an passé, on a vu des quantités jamais vues de méduses à crinières de lion, des animaux qui aiment l’eau chaude. Elles ne sont pas encore là cette année, mais on les attend », conclut-elle.

La Côte-Nord pourrait-elle devenir une destination baignade ?

Josy Anne Dufour, coordonnatrice aux communications et à la commercialisation à Tourisme Côte-Nord (TCN), ne s’avance pas trop.

« Nous faisons la promotion de la baignade effectivement, mais ce n’est pas tout le monde qui a le cœur assez fort pour se baigner dans une eau se situant entre les 3 et 6 degrés », rigole-t-elle. À TCN, on a également constaté que l’eau se réchauffe. « Je ne suis pas vraiment experte, mais je sais pourtant que la baignade est plus clémente depuis les dernières années, et qu’une semaine dans l’été, souvent à la fin juillet, l’eau est anormalement chaude. Pourquoi ? Difficile à dire… Sûrement un lien avec le réchauffement climatique… »

Même si la situation est agréable pour les amateurs de sports nautiques et de baignade, elle suscite des inquiétudes.

« Sérieusement, je suis content pour le surf, pour la boutique, c’est cool, mais pour l’environnement, je sais que ce n’est pas bon… Les poissons, les homards, leur environnement change ! C’est bon pour le surf, mais quelles sont les conséquences sur les écosystèmes ? », s’interroge Frédéric Dumoulin.

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