L’alerte de risque accru d’AVC lié à la vaccination n’était pas fondée

Par Ugo Giguère 3:47 PM - 17 octobre 2023 La Presse Canadienne
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Photo Paul Chiasson, La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Ni le vaccin contre la COVID-19, ni le vaccin contre l’influenza, ni la combinaison des deux ne sont associés à un risque accru de subir un accident vasculaire cérébral ischémique (AVCi), confirme une enquête menée par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Au moment où le Québec est en pleine campagne de vaccination saisonnière contre l’influenza, à laquelle on a jumelé l’administration d’une dose de rappel contre la COVID-19 aux personnes jugées à risque, on apprend que le signal de sécurité lancé l’hiver dernier par un organisme américain n’était pas fondé.

En janvier 2023, le Vaccine Safety Datalink (VSD) avait lancé un signal de sécurité après avoir détecté ce qui semblait être un lien entre la combinaison du vaccin antigrippal et du vaccin bivalent contre la COVID-19 et un risque accru d’AVCi chez les personnes de 65 ans et plus.

Ce signal, qui avait été communiqué au public, a entraîné le déclenchement d’une enquête des autorités sanitaires américaines et de l’INSPQ. D’un côté comme de l’autre, on est arrivé à la conclusion que ce risque n’était pas fondé. Cette information arrive donc à point pour rassurer les gens qui veulent participer à la campagne de vaccination en cours.

Conseillère scientifique spécialisée en sécurité vaccinale à l’INSPQ, Isabelle Rouleau considère effectivement «rassurant de savoir que ce risque-là, n’est pas là».

L’épidémiologiste, qui a cosigné le rapport rendu public la semaine dernière par l’INSPQ, explique que les signaux d’alerte émis par les systèmes de surveillance découlent souvent de données préliminaires. «C’est vraiment juste pour alerter les autres juridictions d’aller faire leurs devoirs», explique-t-elle en ajoutant que c’est ce qu’elle a fait en collaboration avec son collègue Gaston De Serres.

Au moment de déclencher son alerte, l’organisme américain misait sur des données contenant des incohérences, mais il aurait tout de même choisi d’avertir la communauté scientifique et le public «par souci de précaution», estime Mme Rouleau.

Après avoir analysé les données en profondeur, à la fois les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), la Food and Drug administration (FDA) américaine et l’INSPQ ont tous conclu que l’alerte n’était pas fondée.

Bien que cette investigation portait sur le vaccin bivalent ComirnatyMD, administré l’hiver dernier, et non sur le vaccin à ARNm monovalent XBB.1.5, actuellement recommandé par le Comité sur l’immunisation du Québec, Isabelle Rouleau ne voit pas de raisons de craindre pour la sécurité du vaccin.

«On reste toujours à l’affût de ce qui peut se passer. Mais quand on regarde, historiquement, que ce soit pour le vaccin bivalent ou pour les vaccins monovalents pour les première, deuxième ou troisième doses, on n’a pas vu d’augmentation du risque», analyse l’épidémiologiste.

Selon la Fondation Cœur+AVC, la forme ischémique est la plus courante parmi les types d’accidents vasculaires cérébraux. Ceux-ci surviennent lorsque le flux sanguin d’une partie du cerveau est bloqué en raison de l’occlusion d’une artère.

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