Concilier solitude et accueil à Anticosti

Par Émélie Bernier 11:01 AM - 30 novembre 2023 Initiative de journalisme local
Temps de lecture :

Les chevreuils sont beaucoup plus nombreux que les humains à Anticosti... Courtoisie Sophie Thibault

La mairesse de L’Ile-d’Anticosti Hélène Boulanger accueille les nouvelles qui pleuvent sur sa municipalité avec joie. Des millions pour les infrastructures, du soutien fort attendu à la gestion des matières résiduelles, un nouveau parc marin conjoint Québec-Canada permettront d’honorer la nomination de l’île à titre de patrimoine mondial de l’UNESCO. 

” J’avais très hâte que le ministre de l’Environnement Benoît Charette vienne sur place non seulement pour nous féliciter, mais surtout pour réitérer son engagement pour la suite des choses. Avec les annonces, des choses sont conclues et confirmées, mais il y a beaucoup d’autres projets qui vont être annoncés dans les mois et années à venir. “

Les choses bougent à Anticosti, reconnaît l’élue. ” Déjà, on a  le statut de patrimoine mondial, qui n’est pas banal. Et on ajoute l’effet multiplicateur et la protection liés à un parc marin. Évidemment, il y aura toujours la nécessité de faire les consultations, mais on se dirige vers quelque chose de majeur! “

Elle cite à titre d’exemple le parc marin Saguenay-Saint-Laurent, et son importante attractivité de la clientèle internationale. 

Les inquiétudes des écologistes sont entendues par la mairesse de l’île. “Quand un territoire obtient un statut de parc, conséquemment, il y a la mise en place d’une protection, des structures organisationnelles pour soutenir la mise en valeur. Il va y avoir une supervision pour rencontrer les normes de cette protection. Par exemple, une navette fluviale pour se rendre à Anticosti engagerait le même chenal que le Bella Desgagnés. La vitesse, le trajet, ce sera réglementé “, illustre-t-elle. 

Ce projet de navette, portée par le Port de Havre-Saint-Pierre, Hélène Boulanger y croit. 

” Bien sûr, quand on vit d’une certaine façon et qu’on est un petit village, le but n’est pas d’être envahi. Mais permettre un accès est important. J’ai de la famille, des amis, je veux qu’ils puissent venir  me voir et je veux pouvoir aller les voir. Cette fluidité est une nécessité! “

L’île, selon elle, n’aura pas de sitôt les infrastructures pour supporter des hordes de touristes. 

“On est 196 de population, un tout petit village. 13 000 personnes habitent aux ÎIes de la Madeleine, ils sont aptes à recevoir une vague de touristes! Ici,  si un vague voulait arriver, on serait enseveli. On n’a pas de garage, pas de remorque et même pas de réseau cellulaire dans la majeure partie du territoire! “, rigole celle qui se dit à la fois solitaire et accueillante.

Un peu à l’image de son île…