Club Nord-Neige Forestville-Colombier : les motoneigistes et Boisaco s’expliquent 

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 7 Décembre 2023
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Jessy Lyman, surintendant des opérations chez Boisaco, a expliqué toutes les contraintes qu’il doit gérer pour récolter le bois en forêt. 

Les motoneigistes du Club Nord-Neige Forestville-Colombier n’en peuvent plus de voir leur saison retardée en raison des coupes forestières réalisées par le Groupe Boisaco dans le secteur. Ils voudraient profiter du mois de décembre pour pratiquer leur activité hivernale favorite, qui nécessite des investissements toujours à la hausse.

C’est lors de l’assemblée générale annuelle du Club Nord-Neige, tenue le 6 décembre à Forestville, que les détenteurs de droits d’accès se sont plaints de cette situation qui récidive chaque année ou presque. Le représentant de Boisaco, surintendant aux opérations, Jessy Lyman, a répondu aux questions et a expliqué les raisons de cette récolte tardive. 

« On essaye de récolter le plus possible l’été. On ne veut plus être là le 1er décembre, mais c’est difficile d’y arriver », a d’abord soutenu M. Lyman. 

« Il faut s’harmoniser avec tout le monde. Oui, à la chasse, on a des zones de contraintes. On ne peut pas dire que Boisaco ne fait pas tout ce qu’il faut. Chaque année, on laisse du bois. Aux fêtes, on sort pareil même si on devrait y aller », s’est-il défendu. 

La coopérative forestière doit respecter plusieurs contraintes. Par exemple, il lui est interdit de transporter du bois du 21 mai au 10 juin dans le secteur, en raison de la chasse à l’ours. « Durant les deux semaines de la construction, on essaye de ne pas être dans le coin parce que les Zecs ont plein de sites de loués sur le bord de la Sault-au-Cochon », a-t-il poursuivi. 

Tous ces compromis font en sorte de rallonger sa saison de coupe au nord de Forestville. « Il y a des contraintes opérationnelles qu’on ne va pas où ce qu’on veut quand on veut », a assuré Jessy Lyman. 

Un mois important

Les motoneigistes présents en grand nombre le 6 décembre ont fait savoir l’importance du mois de décembre pour la saison de la motoneige. « On n’est pas capable d’en faire parce que vous êtes là. Je n’ai rien contre vous autres, vous travaillez. On vous demande d’être capable d’en faire au mois de décembre. On ne vous demande pas la mer à boire », a d’ailleurs témoigné l’un d’entre eux. 

« Ce qui choque les membres ici à soir, c’est que vous êtes ouvert partout. S’il y avait juste un chemin qui serait en opération, on pourrait aller ailleurs pour faire du ski-doo, mais là c’est partout. On n’est pas capable d’aller à nulle part. Le ski-doo reste dans boîte du pick-up », renchérit son voisin. 

Pour certains, le temps des fêtes est une des seules périodes de l’année où ils peuvent profiter de leur motoneige en famille. Quand Boisaco cesse ses opérations forestières le 23 décembre, comme convenu, les motoneigistes doivent attendre une « bonne bordée de neige » pour pouvoir sortir leur machine. 

Solutions

Des solutions ont toutefois été discutées lors de la soirée. Dave Perron a notamment proposé de faire un compromis et d’arrêter les coupes de bois le 10 décembre.

« Moi, du ski-doo, j’en fais à Noël avec la famille. Est-ce que ce serait possible d’avoir un compromis entre les deux ? Est-ce que le Club pourrait s’entendre avec vous autres ? On aurait 70 % de chance de faire du ski-doo à Noël. Comme c’est là, on a 0 % de chance », a-t-il questionné. 

Cette idée a été bien reçue de la part des membres et du conseil d’administration. Ce dernier tentera de s’harmoniser en ce sens avec la coopérative forestière. « On va aller dans cette direction-là. On va demander le 10 décembre et on va voir où ce que ça va aller », a confirmé le président Mike Tremblay.

Les membres en chute libre

L’inflation, le coût des motoneiges et de l’essence, la coupure de la TQ3 à Pessamit, les opérations forestières de Boisaco, sont toutes de bonnes raisons pour justifier la chute libre du nombre de cartes de droits d’accès vendues par le Club Nord-Neige. 

Le trésorier Antoine Tremblay a confirmé cette diminution importante. En 2021, le club comptait 433 membres, l’an dernier, le nombre s’établissait à 356 et en 2023, il y avait 216 cartes vendues le 6 décembre.

« C’est pas juste le coût de la carte, le contexte économique, le coût du gaz », estime le conseil d’administration sans connaître exactement toutes les causes de cette baisse drastique. 

La plupart des membres sont des motoneigistes locaux. « L’année passée, sur 356, il y avait 50 membres d’en dehors », a précisé M. Tremblay. 

Notons que depuis l’an dernier, le Club Nord-Neige reçoit une somme de 50 $ par carte achetée par un membre. Auparavant, ce montant s’élevait à seulement 10 $. 

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