Violence en hausse dans les écoles nord-côtières

Par Marie-Eve Poulin 5:02 AM - 10 janvier 2024
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Les événements de violence qui surviennent au CELA sont moins fréquents, mais ceux qui surviennent sont majeurs. Photo iStock

Un élève en crise au Centre éducatif l’Abri (CELA) de Port-Cartier a causé tout un émoi fin novembre, entraînant un confinement généralisé dans les classes. Au final, plus de peur que de mal. N’empêche, les événements de violence dans les écoles de la Côte-Nord sont en hausses depuis la pandémie, ce qui force les établissements à faire face à une nouvelle réalité.

Le directeur du CELA Marc Servant, rapporte qu’aucun élève n’a été témoin directement de la scène de l’étudiant en crise, ou affecté fortement par la situation. Bien que confinés dans leur classe, les jeunes ont rapidement été avisés qu’il n’y avait pas de danger pour eux et du soutien a été offert en cas de besoin. 

« Le personnel du secrétariat, directement où le verre a été cassé, eux ont été impactés pendant quelques jours », rapporte Marc Servant. « C’est quand même une situation assez éprouvante, quand quelqu’un arrive dans ta face et pète deux trois vitres », ajoute-t-il. 

Les événements de violence demeurent peu fréquents au CELA. Cependant, depuis quelques années, ceux qui surviennent s’avèrent plus intense. Le directeur va jusqu’à les qualifier de « majeurs ». 

« Par exemple, il y a deux trois ans, il y avait Dimitri Xenos qui avait menacé de faire sauter l’école», dit-il. 

M. Servant soulève un aspect important sur lequel le personnel de l’école est proactif. 

« Est-ce que les ados ont plus de besoins au niveau psychosocial, gestion d’anxiété, profil dépressif et compagnie ? Énormément ! », dit-il. « C’est pour ça que je n’ai pas de misère à croire qu’il y a plus de violence dans certains milieux.»

En effet, plusieurs événements survenus dans les écoles de la Côte-Nord depuis la rentrée automnale ont été confirmés par la Sûreté du Québec. De plus, selon nos sources, de nombreuses autres situations violentes n’ayant pas requis l’intervention de la police se sont produites dans les établissements scolaires de la région.

Marc Servant, qui cumule 23 années à la direction d’école, croit que l’approche bienveillante et non punitive porte fruit pour le climat. Le personnel a adopté une approche de proximité, d’accompagnement, par exemple pour les jeunes en centre jeunesse. L’objectif est d’avoir un retour à l’école réussi pour eux. 

« On a fait des choix de proximité. Parce que c’est la seule façon d’assurer une réussite scolaire quand il revient », dit-il. « Il n’y en a pas de réussite lorsqu’on abandonne l’enfant à des intervenants qui font ce qu’ils peuvent dans un contexte déconnecté de l’école. C’est un exemple, quand je dis qu’on est responsable de nos élèves », ajoute M. Servant. 

De plus, environ 240 élèves sur 400 des élèves participent à des activités sportives en plus d’activités culturelles et autres, ce qui est bénéfique pour le climat dans l’école, estime-t-il.

Événements violents depuis le début de l’année

En trois mois d’école, des événements sont survenus dans les établissements du territoire. Voici quelques exemples rapportés au Journal.

— Une bagarre entre plusieurs adolescents dans la cour de l’école Jean-du-Nord a mené à l’arrestation de deux mineurs, le 3 octobre.

— Un élève désorganisé a nécessité l’intervention des policiers le 17 novembre, à l’école Marie-Immaculée. 

— Le 28 novembre, une situation de crise a forcé le confinement en classe des élèves du Centre éducatif l’Abri de Port-Cartier.  Aucun élève n’a été blessé, mais il y a eu bris de matériel (vitres près du secrétariat). Du soutien psychosocial a été offert aux élèves. Des employés ont été affectés par les événements.  

— À la sortie des classes, le 5 décembre, une bagarre a éclaté entre deux élèves de 10 ans dans la cour de l’école Marie-Immaculée. Trois adultes sont intervenus pour séparer les jeunes qui se frappaient violemment. La directrice affirme que cet événement était un des plus intenses qu’elle a vécu dans sa carrière. 

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