Les pêcheurs du Québec sont toujours en attente des précisions de la ministre concernant l’avenir de la crevette et la confirmation de l’ouverture de la pêche à un de ses grands prédateurs en 2024, le sébaste, est loin de venir régler la crise de l’industrie.
C’est dans les prochaines semaines, voire jours que la ministre des Pêches et Océans, Diane Lebouthillier devrait dévoiler les détails concernant les quotas de pêche à la crevette et l’ouverture de la pêche au sébaste. Cette dernière fera un retour, a déjà confirmé la ministre, tandis qu’un moratoire était imposé depuis 1995.
« Qui va le pêcher et combien », a commenté Patrice Élément, directeur de l’Office des pêcheurs de crevette du Québec. « C’est un départ, mais à qui ça va aller », a-t-il renchéri.
La réouverture de la pêche au sébaste fait pourtant partie des solutions avancées par les pêcheurs pour aider à la problématique de la pêche aux crevettes. Le sébaste est un grand prédateur de l’espèce.
« À moyen et long terme, c’est une bonne alternative, mais pas à court terme », a souligné M. Élément.
Il faudra un certain volume pour que ce type de pêche devienne rentable. Le marché devra se développer aussi, mais graduellement, croit le directeur de l’Office. Il y aurait un potentiel qui pourrait aller jusqu’à 40 000 tonnes dans le golfe du Saint-Laurent.
« On ne pourrait pas tout mettre ça sur le marché d’un seul coup, ça ne serait pas assez intéressant. »
Il craint également que les quotas de sébaste soient délivrés principalement aux grosses corporations de pêche, qui auraient l’intention d’en réclamer les droits au nom des ports historiques qui le pêchaient à l’époque. Un tel scénario ne laisserait pas grand-chose aux pêcheurs de crevettes.
« Ce qu’on entend de tous les gouvernements c’est qu’on nous comprend et qu’on travaille fort pour trouver des solutions. Nous sommes toujours en attente », a conclu Patrice Élément.
Environ 35 bateaux pêchent la crevette au Québec, principalement au large de Sept-Îles et d’Anticosti. Le quart d’entre eux la pêche plutôt dans l’estuaire.
