Procès d’une trafiquante de la Côte-Nord : sauvée par son arrestation

Par Anne-Sophie Paquet-T. 4:00 PM - 24 janvier 2024
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Claudiane Hovington connaîtra sa sentence le 26 février au palais de justice de Baie-Comeau. Photo Istock

De retour devant les tribunaux le 11 janvier, la Baie-Comoise Claudiane Hovington, accusée de trafic et possession de stupéfiants, dit avoir réalisé le mal qu’elle a fait grâce à sa thérapie fermée de six mois. Elle n’a toutefois pas respecté ses conditions de probation en novembre 2023, ce qui lui a valu une nouvelle accusation à laquelle elle a aussi plaidé coupable. 

Mme Hovington, qui a plaidé coupable aux chefs d’accusation portés contre elle, a été vue dans un établissement où il y était interdit de se retrouver.

Celle-ci confirme et qualifie son comportement comme étant inacceptable de sa part.

« Je n’ai vraiment plus l’intention d’être dans ce monde-là, c’est destructeur », a-t-elle mentionné au juge Boisjoli.

D’ailleurs, la jeune femme de 37 ans est consciente que son arrestation du 20 décembre 2022 lui a peut-être sauvé la vie.

« Si ça n’avait pas été de l’arrestation, ç’a l’aurait été de mourir pour arrêter. » Voici ses mots quand elle a parlé de ses problèmes de consommation de drogue, lors de son procès tenu au palais de justice de Baie-Comeau.

Claudiane Hovington a eu un parcours de vie qui n’a pas été de tout repos, a-t-on appris au tribunal.

Elle a vécu une enfance où la sécurité parentale n’était pas présente. Une enfant ne devrait pas avoir été témoin de tout ce qu’elle a vu et subi.

L’enfer de la drogue

En 2004, « une fiche criminelle s’ouvre », comme le mentionne son avocat. La drogue fait partie de sa vie depuis déjà cinq ans. 

La suite est un mélange de problèmes de consommation et de jeux, ce qui porte ses finances au plus bas. Elle est aussi victime de violence conjugale, à plus d’une reprise. Elle échappe au pire.

Le trafic de cocaïne débute en 2021. Pour Claudiane Hovington, ce n’est pas une occasion d’affaires, mais surtout un moyen de se sortir la tête de l’eau en termes financiers.

« J’essayais de m’en sortir de même », dit-elle à la cour.

Ce qu’elle n’avait pas prévu dans son scénario, c’est que la consommation n’en resterait pas là. Elle allait augmenter, beaucoup augmenter, à un point qu’il est presque illogique que son cœur n’ait pas flanché.

« Ç’a m’a juste plus enfoncé », a-t-elle réalisé. « Tout mon profit allait dans ma consommation », a-t-elle avoué à la cour en ajoutant qu’elle pouvait même s’endetter pour consommer. 

Son travail de trafiquante de cocaïne s’est arrêté dans la soirée du 20 décembre 2022 à Baie-Comeau, lors de deux perquisitions et de son arrestation. 

Voir la détresse des acheteurs 

Mme Hovington a passé sa période des fêtes 2022 derrière les barreaux. Elle a pu obtenir sa liberté sous certaines conditions le 6 janvier 2023. De son plein gré, elle est allée en thérapie fermée pendant six mois à sa sortie de prison. 

« J’ai réalisé en thérapie le mal que j’avais fait », a-t-elle raconté. En voyant le visage des consommateurs en détresse, c’est à ce moment qu’elle a compris l’impact de sa dépendance. « Ils arrivent et ils ne sont pu là, ils ne sont plus rien, ils n’ont plus d’avenir », a-t-elle insisté.

En prison ou dans la collectivité ?

Le 26 février, l’Honorable François Boisjoli rendra sa décision quant à la peine que devra purger l’accusée. 

La procureure de la Couronne, maître Alexandra Hébert, propose une peine d’emprisonnement de deux ans moins un jour.

Son accusation de bris de probation est considérée comme un facteur aggravant et explique en partie la recommandation de la prison. 

Du côté de la défense, maître Matthieu Métivier, suggère que sa cliente purge sa peine de deux ans moins un jour dans la collectivité.

Il ajoute aussi l’accomplissement de 240 heures de bénévolat pour la société expliquant que sa cliente a pris ses responsabilités et a admis sa culpabilité à la cour.

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