Côte-Nord : 225 000 $ pour se dresser contre la violence conjugale

Par Anne-Sophie Paquet-T. 3:03 PM - 21 février 2024
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Une œuvre de l’artiste nord-côtière DSY est imprégnée sur les murs de la maison de deuxième étape Anita Lebel. Elle représente la force et le courage des survivantes de violence conjugale. Photo Anne-Sophie Paquet-T

Parlons violence conjugale avec l’entourage est une idée née dans la tête de Suzie Levasseur, coordonnatrice de la Maison Anita Lebel. Une somme de 225 000 $ sur une période de trois ans permettra la réalisation de celui-ci.

Le gouvernement du Québec octroie une somme de plus de 4,8 M$ pour soutenir 29 projets dans la province, dont celui de Mme Levasseur.

En lisant l’appel d’offres afin de soumettre son projet de sensibilisation en matière de violence conjugale et de violence sexuelle, Mme Levasseur a eu une révélation. « Quand j’ai lu les critères, j’avais l’impression qui parlait de mon projet que j’avais depuis longtemps », raconte-t-elle.

Elle-même survivante de violence conjugale, ce projet prend tout son sens pour la coordonnatrice. « J’aurais pu moi-même faire partie des statistiques des féminicides », confie-t-elle.

Basé sur plusieurs volets, un premier outil a vu le jour récemment afin de permettre aux femmes violentées d’être en mesure d’analyser leur propre cercle social pour bénéficier d’un meilleur soutien.

Les prochains outils seront adressés justement aux proches des victimes de violence conjugale. « Moi, depuis toujours je dis qu’il n’existe pas grand-chose pour l’entourage », précise Mme Levasseur. Elle cite en exemple une mère qui veut aider sa fille, mais qui ne sait pas comment faire pour garder le lien.

Parlons violence conjugale avec l’entourage pourra permettre l’embauche d’une employée à la Maison Anita Lebel qui se déplacera sur le territoire de la Côte-Nord dans l’intention de faire la rencontre des proches de victimes de violence conjugale après une séparation. Grâce à des ateliers thématiques et informels, « les gens qui se sentent impuissants pourront savoir quoi faire », explique-t-elle. Elle ajoute que les ateliers seront adressés à tous puisqu’on rencontre au moins une fois dans notre vie de près ou de loin une victime de violence conjugale.