C’est ce qui est sur toutes les lèvres depuis plusieurs jours : le « p’tit gars de Baie-Comeau » nous a quitté. Il laisse derrière lui un héritage politique fort, spécialement pour les Nord-Côtiers qui se rappellent sa grande humanité.
C’est le 29 février au soir que les Québécois ont appris le décès de l’ancien premier ministre du Canada, Brian Mulroney. Natif de Baie-Comeau, cette nouvelle en aura touché plus d’un.
« Non seulement il est parti en pensant à Baie-Comeau, mais Baie-Comeau va le garder dans sa mémoire pour toujours, j’en suis convaincu », lance le député de René-Lévesque, Yves Montigny.
Pour lui, « Brian Mulroney a fait partie de l’histoire de Baie-Comeau, il est présent aujourd’hui plus que jamais et il fera encore partie de Baie-Comeau pour toujours ». C’est pourquoi, en entrevue avec Le Manic le lendemain de la nouvelle, il constate un « deuil local important ».
« Baie-Comeau, la région, le Québec et le pays perdent une grande personne », lance pour sa part le Baie-Comois Marc Lefebvre.
Sa personnalité
Marc Lefebvre a côtoyé de très près Brian Mulroney, qui était de huit ans son aîné. Il se remémore des souvenirs lorsque Brian Mulroney a travaillé pour son père, à la première épicerie de Baie-Comeau, pour sa première job étudiante.
Attristé par son décès, il se rappelle un homme fondamentalement bon : « Il avait une personnalité immensément sympathique. »
« Ce qui faisait sa forme, c’était son incroyable empathie. Brian avait une simplicité dans sa conversation. […] Ce n’était tellement pas une façon de vendre. Le p’tit gars de Baie-Comeau, c’était lui, c’était sa personnalité », dit-il.
Il était « remarquable à tous les niveaux », ajoute-t-il.
Les humains
« C’est très politique et ça ne parait pas tout le temps, mais la priorité dans la vie, ce sont les humains. C’est pour ça que Brian Mulroney a été si important », raconte Yves Montigny.
« Je me rappelle encore quand il était à Baie-Comeau, à l’église Sainte-Amélie. Pour se rendre à sa place en avant, ça a pris probablement plus que 20 minutes, parce qu’il parlait avec tout le monde. Il racontait toutes sortes d’anecdotes », confie-t-il.
Ce dont on doit se souvenir de M. Mulroney, c’est « sa simplicité », enchérit Marc Lefebvre. « Quel que soit ton rang, c’était de rester accessible, de respecter ses amitiés. Tu ne pouvais pas ne pas l’aimer avec son grand sourire », lance-t-il.
Tout est possible
Le député de René-Lévesque retire une autre leçon de la carrière politique de Brian Mulroney. « Il n’y a personne qui ne peut pas avoir accès à être un leader dans sa communauté ou au Québec, au Canada et partout dans le monde », exprime-t-il.
M. Montigny se rappelle des paroles de Brian Mulroney : « Il me disait : moi je suis le fils d’un ouvrier et j’ai réussi à garder mon rêve de devenir premier ministre du Canada et de devenir un leader influent dans le monde pour améliorer le sort du Québec et du Canada. »
Sans sa famille, sa femme et ses proches, il n’aurait jamais atteint le poste de premier ministre, raconte-t-il. « C’est aussi un homme qui s’était fixé des défis, de bons défis. Mais il ne les a pas tous réussis. […] Mais si les défis sont gros, l’important c’est d’essayer de le faire. Personne ne pourra lui reprocher de ne pas avoir essayé jusqu’au bout », conclut Yves Montigny.
Pour la Côte-Nord
Marc Lefebvre souhaite que les gens se souviennent au mois d’une chose : « Dans les neuf ans où il était là, il a trouvé une façon d’améliorer la Côte-Nord de façon marquée. »
Que ce soit dans des projets comme le quai de la relance à Sept-Îles, la route 389, la prison à Port-Cartier ou le parc des Pionniers, M. Lefebvre salue son audace et l’attachement qu’il portait à sa région. « Tout ça, c’est lui qui l’a fait. Mais il ne l’a pas crié. Il nous a laissé des choses, mais sans se vanter », déclare-t-il.
Pour le Québec
Impossible de penser à Brian Mulroney sans penser à l’accord du lac Meech, proposé en 1987. « Ça l’a vraiment blessé. Le lac Meech c’était merveilleux pour le Québec », soutient Marc Lefebvre.
C’était un geste qui avait une importance symbolique pour le Québec. Il aurait « voulu que le Québec revienne dans la constitution », se remémore le Baie-Comois.
« Non seulement ça a fait sa place dans l’histoire du Canada, mais du Québec également. C’était pour le bien du pays », ajoute-t-il. On se rappelle donc que l’accord a été rejeté par Terre -Neuve et le Manitoba.
Exposition
« Brian Mulroney, c’est un héros. Pas seulement un héros de Baie-Comeau ou un héros canadien, c’est un héros de la Côte-Nord », déclare Marc Lefebvre. Ce dernier réitère que depuis une dizaine d’années, il souhaite une « exposition permanente sur Brian Mulroney à Baie-Comeau ».
« Il y a des gens qui ont travaillé fort là-dessus. Malheureusement, on n’a jamais réussi », précise celui qui a toujours espoir que l’exposition voit le jour.
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