Les Mulroney touchés par les hommages rendus en chapelle ardente, malgré la fatigue
Mark, Ben, et Nicolas Mulroney (de g. à dr.) dans le foyer de la Chambre des communes à Ottawa le lundi 18 mars 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick
Les trois fils de Brian Mulroney affirment qu’il ne fait aucun doute que leur père aurait été ravi des hommages publics rendus cette semaine en son honneur auprès de sa famille.
Vendredi, pour une quatrième journée consécutive, Ben, Mark et Nicolas Mulroney se tenaient aux côtés de leur mère Mila, de leur sœur Caroline et d’autres membres de la famille pour accueillir le flot constant de personnes venues rendre hommage au 18e premier ministre du Canada.
Brian Mulroney est décédé le 29 février, en Floride, à l’âge de 84 ans — il aurait eu 85 ans mercredi dernier.
La dépouille de M. Mulroney repose vendredi pour une deuxième et dernière journée en chapelle ardente à la basilique de Saint-Patrick, à Montréal, après avoir été exposée pendant deux jours à Ottawa, où il a reçu la visite du premier ministre Justin Trudeau, d’autres dignitaires et des centaines de citoyens.
Presque tous les visiteurs au cours des quatre derniers jours – dignitaires et citoyens – ont été accueillis par la famille Mulroney avec une poignée de main, un câlin et un remerciement ou une brève conversation.
Dans une entrevue accordée à l’église jeudi en compagnie de ses deux frères, Mark Mulroney déclarait que la décision de passer quatre longues journées à saluer ainsi les gens venait du désir de soutenir leur mère, qui ne voulait pas quitter son défunt mari.
«Ma mère a appris qu’il y avait des gens qui attendaient dans le froid et elle a dit: ‘Eh bien, j’aimerais les saluer’, et c’est arrivé de cette façon, de manière organique», a-t-il déclaré. Mark a parlé de sa mère comme le «pilier» de la famille. «Elle est tellement forte», malgré la douleur.
Bien qu’il soit difficile de faire son deuil ainsi en public, ces chapelles ardentes ont rapproché encore plus la famille, souligne-t-il. Et Brian Mulroney «aurait adoré. Il sourit en ce moment».
«Des gens viennent dire à ses fils à quel point il était génial? Il aurait aimé ça!», a ajouté Ben Mulroney, déclenchant les rires complices de ses deux frères.
«S’il y a une chose qui ressort vraiment en ce moment, c’est que nous pouvons être ensemble, comme une famille, pendant cette épreuve», a jouté Mark.
Épuisant, mais galvanisant
Nicolas Mulroney a déclaré que la semaine avait été émouvante, certes, mais que lui et ses frères se sentaient pleins d’énergie après avoir entendu tant de Canadiens témoigner de l’impact que leur père avait eu sur leur vie.
«Je disais aux gens que depuis son décès, son héritage m’a donné un super pouvoir, a déclaré Nicolas. Même si le chagrin arrive par vagues, ce que j’ai vécu personnellement, par le biais des personnes qui ont franchi la porte, a été absolument puissant et je leur en serai éternellement reconnaissant.»
Brian Mulroney a laissé derrière lui un important héritage en tant que premier ministre de 1984 à 1993. On rappelle souvent sa tentative de voir réintégrer «dans l’honneur et l’enthousiasme» le Québec dans la Constitution canadienne, l’Accord de libre-échange nord-américain, la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, l’accord sur les pluies acides de 1991 et l’introduction de la taxe sur les produits et services.
Au cours de la semaine dernière, les Mulroney ont entendu beaucoup d’histoires sur l’homme et ils ont leurs propres réflexions sur l’héritage qu’il laisse. Mark, pour sa part, espère que son papa incitera davantage de gens à envisager une carrière dans la vie publique.
«Mon père parlait tout le temps à tous les politiciens de tous les partis, il était là pour tout le monde, a-t-il rappelé. Quand les gens regardent ça, je pense qu’ils devraient savoir à quel point il s’agissait d’une vocation noble et à quel point il s’est donné pour ce travail.»
Nicolas, de son côté, croit que l’exemple de son père montre que «le Canada est un endroit où le possible peut se réaliser».
«Ce n’est pas parce que tu as commencé comme un garçon pauvre sur la Côte-Nord à Baie-Comeau que c’est là que tu vas finir, a-t-il dit. Et il a travaillé très fort. Et le Canada est un grand pays et il a montré exactement ce que l’on pouvait faire dans ce pays.»
Des funérailles d’État seront célébrées samedi à 11 h à la basilique Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal. Des éloges funèbres doivent être prononcés par Caroline Mulroney ainsi que par Justin Trudeau, Pierre Karl Péladeau, Jean Charest, Wayne Gretzky et James Baker, ancien secrétaire d’État américain.
Ben Mulroney a souligné que ces funérailles réuniront un échantillon représentatif de personnes qui ont connu son père en politique, dans le monde des affaires et dans sa vie personnelle. Il y aura de la musique et, espère-t-il, des moments drôles et humains pour aider à retenir les larmes.
«Vous allez également voir 16 petits-enfants courir partout», a-t-il prévenu.
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