Le taux de chômage monte à 6,2 % au Canada et reste à 5,1 % au Québec en mai

Par La Presse Canadienne 11:25 AM - 8 juin 2024
Temps de lecture :

Une pancarte «Nous embauchons» est affichée dans la vitrine d'un commerce le mardi 30 mai 2023 à Montréal. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi

Le taux de chômage a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 6,2 % en mai au pays, selon Statistique Canada, alors qu’il est demeuré inchangé à 5,1 % au Québec.

Selon l’agence fédérale, il s’est créé un modeste 27 000 emplois à l’échelle nationale le mois dernier. Le taux de chômage s’établissait à 6,1 % en avril.

L’enquête sur la population active suggère que le marché du travail canadien continue de s’affaiblir, alors que les taux d’intérêt élevés pèsent sur les consommateurs et les entreprises.

«Il n’a pas fallu beaucoup de recherches pour découvrir que ce rapport est considérablement plus modéré que la manchette l’indique, car tous les gains ont été enregistrés dans les emplois à temps partiel, dans une province (l’Ontario), et le taux de chômage a atteint 6,2 % comme prévu», a écrit Douglas Porter, économiste en chef de BMO, dans une note aux clients.

Le rapport indique que parmi les personnes qui étaient au chômage en avril, un peu moins du quart avaient effectué une transition vers un emploi en mai. C’est en dessous de la moyenne prépandémique de 31,5 % pour les mois de mai en 2017, 2018 et 2019.

«Une proportion plus faible de chômeurs qui font la transition vers une situation d’emploi peut indiquer que les personnes éprouvent davantage de difficultés à se trouver un emploi dans le marché du travail actuel», indique le rapport.

De plus en plus de Canadiens se retrouvent également à travailler à temps partiel, parce qu’ils n’ont pas de meilleures options.

Statistique Canada indique que le taux de temps partiel involontaire, qui fait référence à la proportion de travailleurs à temps partiel qui n’ont pas pu trouver de travail à temps plein ou ont travaillé à temps partiel en raison de la faiblesse des conditions commerciales, a été de 18,2 % en mai. Cela représente une hausse par rapport à 15,4 % pour le même mois un an plus tôt.

Les jeunes ont aussi ressenti les conséquences du ralentissement du marché du travail. Le rapport note que pour les étudiants âgés de 20 à 24 ans, le taux d’emploi était en baisse de 2,9 % par rapport à l’année dernière.

La croissance des salaires est restée forte en mai, le salaire horaire moyen ayant augmenté de 5,1 % par rapport à l’année dernière, pour atteindre 34,94 $.

L’emploi a augmenté dans les soins de santé et l’assistance sociale, la finance, les assurances, l’immobilier, la location et le crédit-bail, les services aux entreprises, les services liés aux bâtiments et autres services de soutien, ainsi que les services d’hébergement et de restauration.

Parallèlement, l’emploi a diminué dans les secteurs de la construction, du transport, de l’entreposage et des services publics.

La publication des données est intervenue deux jours après que la Banque du Canada a décidé de baisser les taux d’intérêt pour la première fois en quatre ans, citant des signes de ralentissement de l’inflation et d’affaiblissement de l’économie.

La banque centrale a abaissé son taux d’intérêt directeur d’un quart de point de pourcentage, à 4,75 %, et a signalé que d’autres réductions de taux pourraient survenir si l’inflation continue de ralentir.

«Dans l’ensemble, ce mélange ne fait pas vraiment bouger les prévisions de la Banque du Canada. Cela reste cohérent avec un ralentissement croissant de l’économie, même si les salaires sont rigides», a écrit M. Porter.

Au Québec, l’emploi est demeuré pratiquement inchangé et le taux de chômage s’est maintenu à 5,1 %.

L’histoire est différente dans les maritimes. Le taux de chômage a augmenté dans les quatre provinces de l’Atlantique au mois de mai. 

Ainsi, il est passé de 7 % à 7,5  % au Nouveau-Brunswick et de 6,1 % à 6,4 % en Nouvelle-Écosse depuis le mois d’avril. 

Il atteint presque la barre des 10 % à Terre-Neuve-et-Labrador, à 9,9 %, une augmentation de 0,8 %.

Finalement, il est passé de 6,8 % à 7,1 % à l’Île-du-Prince-Édouard entre avril et mai.