Un bon samaritain sauve la vie de trois personnes

26 janvier 2016
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Denis Robitaille doit parcourir 33 km en motoneige à partir de la route 385 pour se rendre à son chalet. Il n’a plus jamais entendu parler des trois personnes qu’il a secourues. « Je n’ai pas eu de nouvelles, et je n’en veux pas non plus », a-t-il précisé.

Forestville – Trois personnes de Forestville ont été sauvées d’une mort certaine le 11 janvier dernier, alors qu’elles se trouvaient à 120 km au nord de Forestville par une température glaciale de – 20 degrés Celsius à 22 h.

Par Shirley Kennedy

Denis Robitaille, résident permanent du petit lac Sault-au-Cochon depuis 12 ans,  était à motoneige sur  le chemin du retour après un souper chez un de ses amis qui réside au lac Wapush.  Au sol, une accumulation d’environ 6 pouces de neige lui permet de remarquer rapidement des traces.  Croyant être celles d’un orignal puisqu’il vient tout juste d’apercevoir deux orignaux, il s’arrête pour examiner de plus près.  « Je venais tout juste de voir deux orignaux en quittant le territoire de la ZEC de Labrieville. Mais je me suis rendu compte que c’était des traces de bottes », dit-il.

Perdus

D’instinct, M. Robitaille, prend la décision de poursuivre sa route plutôt que de prendre le chemin qui mène à son chalet.  Sur six kilomètres, il constate des traces de pas qui bifurquent du centre de la voie à l’extrême droite. Il faut comprendre que le chemin avait été déneigé et entretenu par Hydro-Québec jusqu’au vendredi précédent l’incident puisque la Société d’État y tenait des travaux de réparation en raison de bris survenus précédemment.

«  J’ai suivi les traces pour être certain que les personnes étaient montées dans un camion, à cette température il n’y avait pas de chances à prendre » – Denis Robitaille.

À 21 km à l’ouest de son chalet, il aperçoit deux personnes, un homme et une femme.  « Ils se trouvent à côté du camion d’un de mes amis qui possède un chalet à 3 km aller-retour de la route, au lac Charlotte.  Ils essaient de faire un feu pour se réchauffer mais ils sont à mon avis, très près de l’hypothermie.  Je m’inquiète de leur sort et ils me répondent que pour eux ce n’est pas si mal mais que pour l’autre, en désignant un homme recroquevillé par terre, c’est fini. » Denis Robitaille constate que les deux rescapés n’ont plus d’espoir que leur copain puisse survivre. « Je leur dis : aidez-moi à l’embarquer sur ma motoneige et je vais aller le porter chez mon chum.  J’arrive là, je le rentre, j’ouvre la porte. Y tombe à terre, on l’approche du poêle.  Je dis à mon chum : Prends des couvertes, déshabille-le, chauffe de la soupe j’en ai deux autres à aller chercher. »

Habillés pour les pays chauds

Denis Robitaille constate que les trois rescapés ne sont pas vêtus pour une expédition en pleine forêt, malgré qu’ils ne croyaient sûrement pas tomber en panne d’essence. « La dame avait des culottes de ski et elle était en pyjama en-dessous. Celui qui est passé près d’y rester, il était vêtu d’un ensemble de pluie par-dessus des jeans tandis que l’autre était un peu mieux habillé. »

Des motifs douteux

Après avoir discuté avec eux et saisi le sens des explications de la dame, le bon samaritain conclut qu’il s’agit de personnes douteuses. « Elle s’est mise à raconter qu’un gars l’a appelée pour l’informer qu’Hydro-Québec  avait  laissé des fils là-bas  », ajoute Denis Robitaille.

Le lendemain matin, l’ami de M. Robitaille leur a offert à manger, leur a donné de l’essence et les a suivis jusqu’à Labrieville.  « Moi j’ai appelé la Sûreté du Québec qui est allée vérifier qu’ils étaient bel et bien arrivés ». Pour Denis Robitaille, il ne fait aucun doute que s’il n’avait pas poursuivi son chemin, les trois personnes n’auraient pas survécu à ce froid glacial. « Il restait 27 kilomètres à faire, il ventait et c’était très froid ».

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