Le milieu communautaire va brasser la cage
Nancy Lamontagne, Cindy Berger, Anne Gagné et Michel Savard le feront à contrecœur, mais ils mèneront des actions perturbantes en novembre afin d’obtenir un meilleur financement pour les organismes communautaires et les groupes populaires.
Baie-Comeau – Excédés de réclamer depuis des années, sans succès, un meilleur financement de leurs activités, les groupes communautaires québécois en général et nord-côtiers en particulier vont exprimer leur ras-le-bol de façon tonitruante entre le 7 et le 9 novembre.
Affirmant que le gouvernement québécois est sourd à leurs réclamations, les regroupements d’organismes communautaires et de groupes populaires passent maintenant à l’attaque. « Même si ce n’est pas dans notre culture de mener des actions dérangeantes, on en est rendus à poser ce genre de geste et ça va déranger à la grandeur de la Côte-Nord », lance Michel Savard, de la Table des groupes populaires de Baie-Comeau, s’excusant à l’avance des inconvénients causés par ces gestes. « Ça ne fait pas notre affaire, mais on n’a pas le choix. »
Le sous-financement chronique de leurs activités, accompagné par l’augmentation de la charge de travail, les coupures en services sociaux et l’étendue du territoire en ce qui a trait à la Côte-Nord, font des ravages au sein des organismes de la région. D’ailleurs, 39 % d’entre eux doivent fermer leurs portes durant 12 semaines ou plus, faute de sous pour offrir leurs services à l’année. « C’est une entreprise de démolition en cours et c’est la population qui en paie le prix », se désole Nancy Lamontagne, de la Table régionale des organismes communautaires (TROC) de la Côte-Nord.
Outre le rehaussement significatif du financement global du réseau communautaire québécois (sur la Côte-Nord, le manque à gagner annuel est évalué à 6,5 M$), le regroupement réclame aussi la reconnaissance de l’action communautaire autonome comme moteur de progrès social ainsi qu’un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux.
Une plus grosse enveloppe budgétaire annuelle permettrait aussi aux organismes d’éviter le financement par projet spécifique, qui crée un effet pervers selon eux. «Avec le financement par projet, ce ne sont plus les membres qui décident des actions, ce sont les programmes », soumet Anne Gagné, du Regroupement des femmes de la Côte-Nord.
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