Le CRTC clôt le débat

Par Shirley Kennedy 15 mars 2017
Temps de lecture :

Essipit – Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) valide l’abolition du poste de journaliste et du Service de l’information effectués par CHME FM en janvier dernier. Dans une lettre acheminée le 1er mars dernier à l’ex-directeur général de CHME FM, André Poisson, le CRTC estime qu’il n’a pas d’obligation légale d’ingérence dans la programmation de la station de radio régionale.

Cette décision rendue par le CRTC fait suite à un processus de correspondance à l’endroit de la station autochtone CHME FM. Le 31 janvier dernier, le CRTC a demandé à la directrice générale de CHME FM, Claudine Roussel, de répondre aux préoccupations soulevées par M. Poisson.

Rappelons que le 26 janvier 2017, le CRTC a été saisi d’une plainte formelle déposée par l’ex-directeur général de CHME FM, André Poisson. Ce dernier alléguait que la station de radio abandonnait sa promesse de réalisation et par le fait même ses engagements envers le milieu et le CRTC pour obtenir un renouvellement de licence de radio régionale. « Cette décision a été prise sans consultation, estime M. Poisson, avec le moindre effort sans même chercher à voir son admissibilité au programme de financement du CRTC (FAPL). C’est une aberration pour une radio qui se dit 100 % Haute-Côte-Nord ».

Traitement de la plainte

Le CRTC a pris connaissance de l’ensemble des échanges fournis par André Poisson et la direction de CHME FM par rapport aux principaux enjeux, soit l’abolition du poste de journaliste et du Service de l’information.

D’entrée de jeu, le CRTC précise que les questions touchant les ressources humaines, notamment l’abolition des postes au sein des stations, relève de la gestion interne de ces dernières et n’est pas du ressort du CRTC. « Le CRTC supervise et règlemente le système de radiodiffusion canadien, et ce, à l’intérieur des périmètres définis au sein de la Loi sur la radiodiffusion, loi qui lui confère son mandat ».

Pour ce qui est du Service de l’information, la Loi tient les radiodiffuseurs responsables du choix, du contenu et de la mise à l’horaire de toutes les émissions, mais ne confère pas au CRTC le droit de modifier ou encore de censurer la programmation d’une dite station. « À cet effet, rien n’empêche les radiodiffuseurs de changer leur grille-horaire et d’offrir une nouvelle programmation en autant qu’elle respecte les conditions de licences de la station. CHME FM illustre clairement dans sa réponse l’importance d’informer et de servir la population de la Haute-Côte-Nord et précise que son équipe est composée de professionnels formés et que les formations suivies par les animateurs de CHME FM offrent des bases en journalisme ».

Le CRTC précise également que sa Politique règlementaire de radiodiffusion, citée par M. Poisson, s’adresse uniquement à la télévision et que le programme de financement (FAPL) également soulevé par l’ex-directeur général de CHME FM, a été aboli en 2012.

En conclusion, le CRTC se dit satisfait des réponses fournies par la directrice générale de CHME FM, Claudine Roussel, et ne compte pas investiguer davantage à ce point-ci. Il rappelle cependant à CHME FM l’importance de répondre aux besoins et aux intérêts des collectivités desservies et de traiter des préoccupations de la collectivité autochtone dans la zone de desserte.

À la suite de la décision rendue par le CRTC, André Poisson a souligné qu’il respecte malgré tout la conclusion de l’instance fédérale. « Nous voulions en avoir le cœur net et la décision est claire à ce sujet. Je suis probablement de la vieille école mais je respecte la décision du CRTC malgré qu’elle soit décevante. Donc la page est tournée et bonne chance à CHME-FM ».

 

Partager cet article