Richard Langlois met l’accent sur le rétablissement

Par Éric Martin 12 mai 2017
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Sept-Îles – Conférencier reconnu, Richard Langlois est l’auteur de quelques ouvrages sur la santé mentale, dont Le fragile équilibre et Un phare sur ma route, ce qui l’amène à participer au Salon du livre de la Côte-Nord. Diagnostiqué bipolaire il y a plusieurs années, il insiste sur l’importance de s’intéresser à la personne elle-même et non à sa maladie.

Le fragile équilibre est un livre que Richard Langlois avait publié une première fois, il y a plus de 15 ans. Réédité dans une nouvelle version, son contenu a été remis au goût du jour. Il relate, entre autres, un épisode important de bipolarité vécu dans les années 90. « Dans tout ce que je fais, j’aime parler de rétablissement et de résilience. J’en ai fait ma spécialité, explique-t-il. Tout ça part de mon vécu. C’est une approche en matière de santé mentale qui se veut très lumineuse ».

Une forte stigmatisation

L’auteur se dit très heureux de la visibilité accordée par les médias à l’égard de la santé mentale, mais il déplore tout de même que certains préjugés subsistent toujours. « On continue de croire que les gens atteints d’une problématique de santé mentale ne peuvent pas s’intégrer à la société, enchaîne-t-il. C’est ce qui fait en sorte que j’aime mettre l’accent sur le rétablissement. Bien sûr, il y a toujours une possibilité de rechute. J’en suis la preuve vivante. »

En 2008, M. Langlois a vécu un important épisode psychotique qui l’a amené à l’écriture de Un phare sur ma route. « À ce moment-là, je suivais très bien ma médication. Je ne vivais pas plus de stress qu’à l’habitude. Encore aujourd’hui, il m’est difficile de dire ce qui a été l’élément déclencheur. J’ai fait des rencontres qui m’ont aidé à m’en relever. Je trouve important d’apporter cette note d’espoir dans tout ce que je fais. »

Se prendre en main

Il préconise une approche constructive en matière de santé mentale. « J’invite les personnes atteintes à se responsabiliser et à ne pas voir la maladie mentale comme une fatalité en soi. C’est aussi une possibilité d’aller ailleurs, prendre un nouveau départ. Mon langage n’est pas celui du réseau médical. Je m’intéresse surtout à la personne et non à sa maladie. Je vois beaucoup plus loin que le diagnostic », indique celui qui agit comme agent de liaison au Regroupement des organismes communautaires en santé mentale de la région de la Capitale-Nationale, depuis 2008.

En tout temps, il invite les gens à voir beaucoup plus loin que les simples manifestations physiques de la souffrance. « Pour mon plus grand bonheur, on s’est beaucoup éloigné de la désinstitutionalisation. La médication n’est pas toujours la seule alternative. Les personnes atteintes d’une problématique de santé mentale ont de nombreuses ressources qui sont mises à leur disposition. Elles ne doivent surtout pas hésiter à les utiliser au besoin », déclare-t-il.

 

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