Bilan ensoleillé malgré la pluie pour le « festival de la banane »

Par Journal Haute Côte Nord 15 juillet 2017
Temps de lecture :

Tadoussac – Une météo en montagnes russes n’a pas empêché le Festival de la chanson de Tadoussac d’atteindre, ou presque, ses objectifs en terme d’achalandage. Marc-André Sarault, directeur de la programmation, et Charles Breton, directeur général, se réjouissent surtout que le défi premier du festival, faire plaisir aux festivaliers et leur faire découvrir de nouveaux artistes, ait été relevé haut la main!

Marc-André Sarault n’hésite pas à parler de « festival de la banane » pour décrire le 34e Festival de la chanson de Tadoussac. « Les artistes, comme le public, avaient tous l’air d’enfants venant de vivre une expérience mémorable, à chaque sortie de spectacles! Les artistes nous ont à l’unanimité dit qu’ils voulaient revenir. Si on les écoutait, on aurait exactement le même festival l’an prochain », rigole M. Sarault, en charge de la programmation.

Oui, il aura plu sur cette édition, mais Charles Breton préfère mettre l’emphase sur les bénéfices des averses plutôt que sur leurs conséquences un brin néfastes sur l’achalandage global. « On en a vu de toutes les couleurs côté météo. Personnellement, j’ai toujours constaté que les éditions de pluie, ce sont des éditions qui sont encore mieux pour ce qui est de l’écoute. Quand il pleut, on n’est pas distrait par la beauté des paysages, la plage. Dans la brume, on se concentre sur l’artiste. C’est un beau côté des températures maussades. Tu entends des applaudissements solides, nourris, et tu n’entends pas trop jaser autour des chapiteaux! On a beaucoup moins de discipline à faire », analyse le directeur général qui en était cette année à son 20e festival à ce titre.

La météo, il l’admet, a cependant un impact direct et négatif sur l’achalandage. « Il y a beaucoup d’événements, de plus en plus. Forcément la pluie nous a empêchés d’atteindre nos objectifs en terme d’achalandage, car les gens sont très très sensibles à la météo avec les événements qui sortent un peu partout », ajoute-t-il.

Le Festival est à un carrefour, selon Charles Breton. « C’est de plus en plus difficile de se différencier au niveau de la programmation. On a une réflexion et un travail important à faire pour le long terme pour continuer à se développer. Il faut s’adapter à cette nouvelle réalité où chaque village ou presque a son festival et les mêmes artistes se produisent partout. Comment on se distingue dans ce contexte? C’est ce qu’il faut trouver! », explique-t-il

Le changement de date, du début juin à la fin de semaine de la Confédération, fait partie de ce repositionnement nécessaire. « C’est la 34e édition et c’est la première fois qu’on profitait d’un long congé. On était un peu dans la brume pour balancer nos activités, quand est ce qu’on fait quoi? Mais on va tirer beaucoup de conclusions de cette édition », ajoute Charles Breton. Le milieu touristique sera impliqué dans le post mortem. « Il y en a certains qui avaient des réticences, mais si on veut survivre, c’était un changement nécessaire », ne peut que constater le dg.

La 4e journée aura permis de compenser pour la pluie. « Si on n’avait pas eu cette journée supplémentaire, on n’aurait probablement pas atteint nos objectifs de vente. Avec un beau soleil, on les aurait probablement dépassés. Mais moi, quand je vois des salles complètes avec des applaudissements nourris, avec une écoute quasiment parfaite, ça me fait autant plaisir que 10 000 $ de surplus. C’est pour ça qu’on fait ça », conclut Charles Breton qui songe, il l’admet, à passer la barre. «Des nuits de 3 ou 4 heures à 60 ans, je me demande de plus en plus comment je vais faire » lance-t-il avec un éclat de rire.

 

PAR ÉMÉLIE BERNIER – collaboration spéciale

Partager cet article