Un grand défenseur de la Haute-Côte-Nord n’est plus

Par Shirley Kennedy 23 août 2017
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Jean-Marie Delaunay a été maire de Portneuf-sur-Mer de 1985 à 2013. Photo archives Journal Haute-Côte-Nord

Jean-Marie Delaunay a été maire de Portneuf-sur-Mer de 1985 à 2013. Photo archives Journal Haute-Côte-Nord

Portneuf-sur-Mer – Celui qui a dirigé les destinées de Portneuf-sur-Mer pendant 28 ans, Jean-Marie Delaunay, est décédé le 15 août des suites d’un infarctus au CISSS-Côte-Nord pavillon Les Escoumins à l’âge de 90 ans. Décrit par ses contemporains comme un grand batailleur, bourreau de travail et défenseur des citoyens, des petites localités et de sa région, il aura certes laissé un héritage considérable ainsi que l’image d’un homme politique profondément ancré dans des valeurs de justice et de respect d’autrui.

Malgré le grand âge de Monsieur Delaunay et sa santé défaillante connue depuis quelques semaines, de nombreux témoignages ont été partagés sur les réseaux sociaux et dans les médias à l’annonce de son décès.

Jean-Marie-Delaunay a été l’un des hommes politiques les plus influents de la Haute-Côte-Nord et c’est à lui que l’on doit le statut particulier accordé aux petites localités sous le terme municipalités dévitalisées instauré par l’ex-ministre des Affaires municipales, Nathalie Normandeau, grâce aux représentations de Jean-Marie Delaunay. Informée du départ de « son grand ami » au lendemain de son décès, l’ex-ministre libérale s’est dite profondément attristée de cette nouvelle, elle qui vouait « une admiration profonde et un très grand respect pour Jean-Marie ».

La Municipalité de Portneuf-sur-Mer a mis son drapeau en berne jusqu’aux funérailles célébrées samedi dernier en l’église Ste-Anne de Portneuf. Par voie de communiqué, le maire de Portneuf-sur-Mer, Gontran Tremblay, a partagé la tristesse de la communauté et transmis ses sympathies à la famille au nom du conseil municipal et des employés de la Municipalité. « Ayant œuvré avec lui en tant que directeur général et secrétaire-trésorier pendant près de trente ans, je peux dire que Monsieur Delaunay avait à cœur, comme maire en tout premier lieu, le bien-être de ses contribuables. D’une très grande disponibilité, il ne ménageait pas les heures de travail. Monsieur Delaunay était un homme intègre, simple et généreux. Avec son franc-parler, il n’avait pas peur de dire ce qu’il pensait, et ce peu importe la fonction que la personne occupait ».

Le préfet de la MRC de Manicouagan, Claude Martel, a lui aussi rendu hommage à « un homme de caractère » qui avait à cœur les intérêts de son coin de pays. « C’était un leader avec un franc-parler, qui était apprécié de sa communauté. Je garde un très bon souvenir de M. Delaunay », a souligné M. Martel, qui a côtoyé le défunt lors de ses deux premiers mandats à la mairie de Baie-Comeau, de 1994 à 2002.

Une vie consacrée à la politique municipale

Maire de Portneuf-sur-Mer pendant 28 ans, soit de 1985 à 2013, Jean-Marie Delaunay a été préfet de la Haute-Côte-Nord pendant 18 ans.

Au terme de 33 ans de vie politique municipale, il s’est retiré en 2013 à l’âge de 86 ans, alors qu’il était le maire le plus âgé en exercice au Québec. Lors de son départ de la vie politique active, il partageait d’ailleurs sa tristesse de ne pouvoir siéger jusqu’à 90 ans, en raison d’ennuis de santé.

Outre sa contribution à la mise en place d’un plan d’action provincial à l’intention des municipalités dévitalisées, Jean-Marie Delaunay a mené plusieurs dossiers majeurs pour sa municipalité, dont la négociation d’un contrat d’exploitation de la rivière Portneuf avec la Société Innergex, le contournement de la route 138 et la cession du quai avec le gouvernement fédéral. À titre de préfet, il a représenté la Haute-Côte-Nord dans le dossier de la crise du bois d’œuvre, le dossier éolien et la signature de la Déclaration politique conjointe avec Pessamit. Il est également l’un des initiateurs de la création du Centre d’études collégiales de Forestville et c’est aussi grâce à son acharnement que le gouvernement du Québec a mis sur pied le programme d’aide financière destiné aux ZEC et pourvoiries à la suite du déluge de 1996.

Il rejoint son épouse Suzette Tremblay, décédée il y a quatre mois et laisse dans le deuil ses quatre enfants, ses sept petits-enfants ainsi que plusieurs arrière-petits-enfants.

 

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