Le quai de la discorde

Par Shirley Kennedy 6 septembre 2017
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Didier Épars, propriétaire de la goélette Grosse-Île, lors de la séance du conseil municipal au cours de laquelle l’entente de dix ans avec Croisières AML a été entérinée. Photo archives

Didier Épars, propriétaire de la goélette Grosse-Île, lors de la séance du conseil municipal au cours de laquelle l’entente de dix ans avec Croisières AML a été entérinée. Photo archives

Tadoussac – C’est le mardi 5 septembre que la requête d’un groupe de citoyens de Tadoussac dont le propriétaire de la Goélette Grosse-Île, Didier Épars, devait être débattue au palais de justice de Baie-Comeau. En effet, le groupe de citoyens et l’homme d’affaires s’adressaient à la Cour Supérieure dans le but de faire annuler l’entente conclue entre la Municipalité et Croisières AML.

Selon monsieur Épars et le groupe de citoyens, il est évident que l’administration municipale a outrepassé ses pouvoirs en plus d’enfreindre la Loi sur la concurrence.

Ces derniers exigent rien de moins que l’annulation du bail qui accorde l’exclusivité à Croisières AML pour dix ans à raison de 100 000 $ par an en frais de location, puisqu’ils estiment que la Municipalité a agit dans l’illégalité.

Selon Didier Épars, propriétaire de la Goélette Grosse-Île et citoyen porte-parole de cette requête, cette entente place le village à la merci de la compagnie AML. Il estime que cela causera à long terme, des emplois faiblement rémunérés et aucune possibilité de concurrence à bord des navires. « On revient aux systèmes du 19e siècle alors que les villages et des communautés entières n’avaient qu’un seul maître », déclare-t-il. M. Épars affirme qu’il utilise le quai de quatre à cinq fois par jour avec sa goélette. Ce dernier prétend avec certitude qu’AML renouvellera l’entente dans dix ans, ce qui signifie que pour vingt ans, la municipalité de Tadoussac bloque toute autre possibilité de développement pour la communauté. « Les baleines sont une ressource confisquées à son seul profit », ajoute M. Épars.

Selon le calcul du propriétaire de la goélette Grosse-Île, le propriétaire de Croisières AML, Yan Hamel, s’accapare un marché de 24 millions (300 000 visiteurs x 80 $) par année à Tadoussac avec une ridicule redevance de 100 000 $ par année (indexé à 1,2% par an), une aberration selon ses dires. « Il va rendre dans 20 ans un quai à refaire au coût minimum de 18 millions. Il aura ainsi bénéficié en état de monopole, d’une infrastructure publique pour la somme ridicule de 1 million. Le village devra trouver 17 millions pour lui relouer un autre vingt ans, une farce ».

Avec Karianne Nepton-Philippe

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