Un levier de développement majeur

Par Journal Haute Côte Nord 13 septembre 2017
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Bernard Vachon, spécialiste du développement régional et territorial, est d’avis que cette production peut à juste titre, être considérée comme un levier, à condition que la population s’implique. Photo courtoisie

Bernard Vachon, spécialiste du développement régional et territorial, est d’avis que cette production peut à juste titre, être considérée comme un levier, à condition que la population s’implique. Photo courtoisie

« Le plus grand défi sera la participation des citoyens ». C’est l’opinion de Bernard Vachon. Professeur de géographie à l’Université du Québec à Montréal pendant plus de trente ans, spécialiste du développement régional et territorial, rédacteur de nombreux textes sur plusieurs thèmes touchant le développement local et rural, lui qui vit toujours dans le Bas- St-Laurent voit bien de l’autre côté du fleuve, qu’il se passe des choses qui risquent bien d’avoir des retombées au-delà de celles plus visibles.

« Bien sûr que ça peut être considéré comme un levier », a-t-il spontanément commenté dans l’entrevue qu’il accordait au Journal. Et ce levier pourrait non seulement servir au développement touristique, mais pourrait également susciter un développement plus global.

Les qualités bien affichées du milieu de Forestville, ses plages notamment, via la diffusion à grande échelle de la télésérie, pourraient représenter un des éléments d’une stratégie de marketing territorial.

Et ça tombe bien dit-il. Selon lui, de plus en plus de municipalités, petites et moyennes, prennent conscience du puissant désir de la campagne et du milieu rural, exprimé par des jeunes et des dirigeants de petites et moyennes entreprises. « Il s’agit là d’un nouveau moteur de développement qui permettrait de capter cette clientèle qui voit les régions comme une alternative à la grande ville ».

L’auteur de Réintroduire l’humain dans la logique de développement publié en 1993, où il traite notamment de revitalisation des communautés locales, cite Rivière-Ouelle dans le Bas-St-Laurent et Saint-Ubalde dans la région de Portneuf. « Ces municipalités voient une chance à saisir pour leur développement. Tout en travaillant à la consolidation de leur population, elles misent sur la qualité de vie et celle des services pour attirer les clientèles d’origine urbaine », explique M. Vachon, en mentionnant que les études confirment que ces processus, associés à des prises de conscience, ont des effets directs sur les plans social et démographique et par le fait même sur le développement de l’économie.

D’où l’idée émise par M. Vachon de profiter du tournage pour mettre à l’avant-plan les caractéristiques singulières du milieu composant « ce bagage à promouvoir », avec comme objectif de « développer un nouveau climat de développement devenant possible par la nouvelle réalité qu’offre l’internet et les systèmes de communications à distance ».

Démocratie participative

Or si au début de l’entrevue Bernard Vachon identifiait la participation des citoyens comme défi important pour maximiser les retombées du tournage de la télésérie, il n’est pas sans dire que ce sera une solution simple.

Il soutient que la place du citoyen est très importante dans de tels processus, mais que la « contribution de leaders crédibles, qui ont des croyances et la conviction qu’un tournant doit se faire », ont également leur rôle à jouer. « Ce seront eux qui auront une influence sur la population. Un projet connu et largement partagé, c’est capital dans ce type de démarche », croit Bernard Vachon.

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