Les ramures de la famille Martel

Par Journal Haute Côte Nord 8 octobre 2017
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Karine Martel, auteure du livre Les Martel de la Baie des Mille-Vaches, Photo Claudio Valentino

Karine Martel, auteure du livre Les Martel de la Baie des Mille-Vaches, Photo Claudio Valentino

Longue-Rive – Quand elle a commencé à fouiller le coffre aux trésors de sa grand-mère, contenant photos et papiers conservés depuis trois ou quatre générations, Karine Martel n’avait probablement pas de but précis et l’idée d’écrire un livre ne lui a pas effleuré l’esprit.

Cependant, sa curiosité et sa perspicacité lui ont rapidement fait comprendre qu’elle détenait une ressource historique et généalogique inestimable pour raconter l’histoire de sa famille, celle des « Martel de la Baie des Mille-Vaches », comme on nommait autrefois ce coin de Longue-Rive.

Au même moment, un site de généalogie battait des records de visiteurs en Haute-Côte-Nord, ce qui attira cette résidente de Québec, dont le cœur bat toujours pour sa région, à collaborer étroitement avec la généalogiste. La quête de Karine se précisa, c’est sa lignée patronymique qui attirera d’abord son attention, comble du bonheur, ces Martel ont un parcours quelque peu atypique pour des gens débarqués au 19e siècle. Ce qui la poussera rapidement hors des sentiers battus et favorisera une approche différente de la généalogie conventionnelle.

D’une branche à l’autre

Dans ce livre au titre évocateur : « Edgar et Blanche », ses grands-parents Martel, la généalogie n’est qu’un prétexte, l’un des fils conducteurs, qui permet à l’auteure de se balader autant chez les Savard de Sacré-Cœur, les Lavoie de Tadoussac ou les Tremblay-Micho de St-Paul-du-Nord avant d’accoster à la rivière Petite Romaine où ses ancêtres Martel débarquèrent vers 1868. Nous assistons ensuite à l’entrée en scène de la maison Martel, érigée en 1901, qui devient, indubitablement, l’autre prétexte à ce gigantesque travail. Plaque tournante de cette immense famille, dont les ramures se déploient partout sur la Côte-Nord, omniprésente dans l’iconographie de l’ouvrage, la maison devient un personnage à part entière de l’histoire de ce clan.

Symbole de l’unicité familiale, ses membres y sont particulièrement attachés, comme Léo, domicilié à Forestville; Laurette et feu Cécile de Portneuf-sur-Mer ou Claude, le père de l’auteure qui tient toujours le phare dans la maison ancestrale.

Pour les profanes en histoire régionale, l’arbre des Martel comporte des ramures inattendues. Karine ne reculera devant rien en suivant les traces du CPR, ce chemin de fer qu’empruntait plusieurs nord-côtiers au siècle dernier afin d’aller travailler dans les usines ou faire la trappe, comme les Martel. Avec sa fille, Marianne, elle visitera les villes de North Bay, Sudbury et Chapleau afin de revivre le périple de plusieurs de nos Martel comme Edgar, Hector (surnommé Oiseau) Rosario ou le lointain cousin Mars. Elle ira d’ailleurs, lors d’un deuxième voyage dans le secteur à l’été 2017, à la rencontre de ces Martel ontariens, toujours francophones, parlant de leur « Pépère Mars » originaire de Mille-Vaches et décédé depuis près de 70 ans.

D’une page à l’autre

La curiosité de l’auteure la fera dévier à multiples reprises de son sujet, incapable de faire le deuil d’anecdotes aussi intéressantes, elle ajoute donc quelques trouvailles, plus ou moins liées à la famille ou à la région, en annexe du livre. Le lecteur curieux fera alors la connaissance de Ti-Louis l’Aveugle ou encore en apprendra davantage sur la branche ontarienne de la famille.

Finalement, ce qui aurait pu être une œuvre intimiste, ne s’adressant qu’à ses proches, devient le reflet d’un village et d’une région, racontant le destin de gens ordinaires à travers l’histoire. « Les Martel de la Baie des Mille-Vaches », un livre de 200 pages, où l’on retrouve plus d’une centaine de photos et documents de toutes sortes, peut intéresser plusieurs amateurs d’histoire et/ou de généalogie, même si ce n’est que pour suivre le parcours de l’auteure.

Disponible en couleurs pour l’édition de luxe (± 90 $ livraison incluse) ou en noir et blanc pour l’édition régulière (± 40 $ livraison incluse) et d’une indiscutable qualité, via le service d’auto-publication de Lulu, un service international sécuritaire pour les achats en ligne, Suivez le lien : https://lc.cx/pVe4

Focus sur l’auteure :

Résidente de Québec, à l’emploi d’Adnia Conseils Inc. comme Conseillère en intelligence d’affaires et formatrice, elle est la fille de Claude Martel et Diane Desbiens de Longue-Rive, partie de la région depuis ses études, elle revient régulièrement se ressourcer à la « Maison Martel » en attendant de revenir un jour, définitivement, à ses racines.

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