Un cas éloquent qui justifie l’abolition des horaires de faction, estiment les paramédics

Par Shirley Kennedy 31 octobre 2018
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Serge Lacoste est le président de la fraternité des paramédics de Forestville et vice-président Côte-Nord pour la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ). Photo courtoisie

Serge Lacoste est le président de la fraternité des paramédics de Forestville et vice-président Côte-Nord pour la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ). Photo courtoisie

Forestville – Fort heureusement pour Guy Racine, les paramédics qui sont intervenus le 24 juillet, avaient été assignés à la caserne en raison du temps supplémentaire complété par les quatre ambulanciers à temps plein affectés à Forestville, qui eux travaillent selon un horaire de faction, c’est-à-dire qu’ils sont postés à leur domicile et doivent se rendre au garage d’Ambulance Côte-Nord avant d’intervenir sur une urgence.

« Quand on fait trop d’heures consécutives, ils nous remplacent 8 heures par d’autres paramédics qui eux sont affectés à la caserne et prêts à partir dans la minute. C’est ce qui a fait en sorte de donner toutes les chances à Monsieur Racine de recevoir les soins et la défibrillation rapidement », souligne Serge Lacoste, président de la fraternité des paramédics de Forestville et vice-président Côte-Nord pour la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ).

Chaque seconde compte
Selon M. Lacoste, les premières minutes qui suivent un accident cardio-respiratoire sont cruciales. « Il faut intervenir dans les 5 à 7 minutes suivant l’arrêt. À chaque minute qui passe, les chances de réussite de la réanimation diminuent », explique le paramédic.

Le cas de Guy Racine est le plus bel exemple qui soit, convient Serge Lacoste, pour justifier les revendications des paramédics qui, au moment d’aller sous presse, vendredi dernier, concluaient une entente de principe d’une durée de sept ans, avec le regroupement d’employeurs (CSAQ) dans le cadre de leur convention collective.

Pour ce qui est des horaires de faction, la FPHQ revendique l’abolition de ce type d’horaire pour améliorer la qualité et la rapidité des services donnés à la population. « Selon le gouvernement, les horaires à l’heure coûtent trop cher dans des régions où il n’y a pas un volume suffisant d’appels. Ce que le syndicat dénonce, car nous considérons que chaque citoyen, qu’il demeure en milieu urbain ou rural, a droit à la même qualité de soins ».

Un territoire, deux réalités
Ambulances Côte-Nord et ses 60 employés couvrent le territoire de Baie-Comeau jusqu’aux Bergeronnes inclusivement. Depuis janvier 2018, le secteur de Baie-Comeau (3 ambulances) n’est plus soumis aux horaires de faction comme celui de la Haute-Côte-Nord où deux véhicules sont basés à Forestville et deux aux Escoumins.

Ambulances Sacré-Cœur possède une ambulance et six paramédics œuvrant selon un horaire de faction pour couvrir le secteur de Tadoussac, Sacré-Cœur et une partie de la route 172 (environ 50 km).

La présidente du Centre d’appels urgents de l’est du Québec (CAUREQ) et mairesse de Forestville Micheline Anctil, suit le dossier de près, bien qu’elle ne puisse s’immiscer dans les négociations en cours. Elle estime toutefois que ce cas vécu est un exemple flagrant que la rapidité d’intervention est un facteur significatif pour la sécurité des citoyens. « L’intervention auprès de Monsieur Racine met en évidence l’importance de la rapidité des paramédics et policiers à se déplacer sur les lieux et l’importance de leur expertise professionnelle. Ils ont fait toute la différence et nous leur exprimons notre grande reconnaissance ».

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