Visite de la présidente de cet ordre – Les travailleurs sociaux sont aussi débordés

Par Steeve Paradis 1 février 2019
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Baie-Comeau – La présidente de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, Guylaine Ouimette, était de passage à Baie-Comeau le weekend dernier pour rencontrer des responsables du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord (CISSS) et quelques-uns de ses membres. Comme pour bien d’autres corps de métier, la pénurie de main-d’œuvre était au centre des discussions.

Mme Ouimette a discuté avec la direction des services multidisciplinaires du CISSS, qui s’occupe de l’ensemble des professionnels du réseau qui ne sont pas médecins. « L’analyse de la pénurie de main-d’œuvre est plus large que la formation. Il sort quand même plusieurs travailleurs sociaux des neuf universités du Québec qui offrent cette formation », a soutenu la présidente, qui a dû demeurer jusqu’à Baie-Comeau lundi en fin de journée en raison de la tempête, elle qui devait rentrer à Montréal dimanche matin.

En rappelant que le manque de travailleurs sociaux ne touche pas seulement la Côte-Nord, mais bien l’ensemble du Québec, Guylaine Ouimette confie qu’un chantier majeur sur ce point est en train de se faire au ministère de la Santé et des Services sociaux. L’Ordre rencontrera d’ailleurs bientôt les autorités du ministère pour réfléchir à des solutions.

« La problématique se situe particulièrement aux deux bouts du spectre, au niveau de la DPJ et auprès des personnes âgées, soit les gens les plus vulnérables », a-t-elle fait valoir en entrevue avec Le Manic.

Débordés et surchargés

La présidente a souligné que les transformations subies par le réseau dans les 10 dernières années, transformations qui se sont principalement traduites par des coupures, ont eu des impacts sur ses membres, qui se disent débordés et surchargés.

« Ça devient difficile pour eux de respecter à la fois la qualité de leur travail, les exigences de leur établissement et les règles déontologiques. Ce qui m’a le plus frappé de ces rencontres, c’est que les gens disent qu’ils aiment leur profession, mais que c’est pratiquement impossible de la faire comme il faut », a-t-elle affirmé.

Mme Ouimette a également mis en lumière le fait que les travailleurs sociaux font partie des soins de première ligne. Ils doivent donc donner rapidement des services, mais avec la pénurie de main-d’œuvre et « toutes les coupures dans le réseau, ça fait moins de monde pour répondre à l’ensemble des besoins, d’où une surcharge », a conclu la présidente.

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