Portneuf-sur-Mer : un appel téléphonique qui fait du bien

Par Johannie Gaudreault 11:51 AM - 31 mars 2020
Temps de lecture :

Animatrice communautaire à Portneuf-sur-Mer, Henriette Émond a appelé toutes les personnes âgées de plus de 70 ans de son village avec une équipe de cinq bénévoles. Courtoisie

« Bonjour Madame! C’est Henriette de la municipalité de Portneuf-sur-Mer. Êtes-vous au courant des dernières directives pour vous protéger du coronavirus? Avez-vous besoin de livraison d’épicerie ou autres? »

Tels sont les propos entendus au bout du fil par Suzanne Tremblay et Marie-Camille Dufour, résidentes de Portneuf-sur-Mer âgées de plus de 70 ans, la semaine dernière. « C’était trop fin! Surtout que moi, je suis toute seule », affirme la première.

Elles ne sont pas les seules à avoir reçu cette communication téléphonique.

« Toutes les personnes de plus de 70 ans de la communauté ont été jointes afin de leur donner de l’information pertinente pour leur santé ainsi que de leur proposer nos services pour les aider à ne manquer de rien », explique l’agent de développement municipal Ulysse Rémillard.

Resserrer les mailles du filet
Un répertoire a été envoyé par la poste à tous les citoyens. Il contient les informations pertinentes pour les services de livraison offerts par des commerces du secteur et du Centre d’Action bénévole Le Nordest, les lignes SOS violence conjugale, Parents-Secours, etc…

« Nous sommes en train de réactiver les collations scolaires pour les enfants des familles qui pourraient être dans le besoin. Nous avons des réunions d’équipe afin d’évaluer comment en faire plus afin que personne ne passe à travers les mailles », ajoute M. Rémillard.

Une p’tite jasette avec Henriette
C’est l’animatrice communautaire Henriette Emond, qui a pris plaisir à effectuer cette tâche accompagnée de cinq bénévoles.

« On s’est divisé la liste de 166 aînés (sur 613 habitants) et nous avons accompli ce travail en quelques jours », dévoile-t-elle.

Cette démarche a été bien reçue par tous les citoyens concernés.

« Certains ont peu de contact avec l’extérieur depuis la directive de ne pas sortir, alors j’ai pris plaisir à discuter avec eux. Les gens se sont sentis appuyés par la municipalité et on a eu une belle réponse », soutient Mme Emond, qui est une figure marquante d’entraide pour le village.

Entraide
Cette tournée d’appels a permis à l’animatrice communautaire de se rendre compte que la majorité des personnes âgées est sensibilisée au respect des consignes mises en place pour freiner la propagation de la COVID-19.

« Quand ils ne comprennent pas à quel point ce virus peut être dangereux pour leur santé, les enfants ou la famille les ramènent à l’ordre », a remarqué Henriette Emond. Toutefois, certains avaient encore des craintes auxquelles elle a pu répondre.

« Les personnes que j’ai contactées personnellement étaient inquiètes pour le paiement de leurs taxes. Elles ne savaient pas comment faire pour les payer. La plupart était déjà bien encadrée, mais j’ai proposé mes services de livraison d’épicerie ou de commissions à quelques-unes. Ça en a soulagé plusieurs », dévoile la Portneuvoise d’origine.

L’initiative a tellement plu que plusieurs aînés ont demandé à recevoir d’autres appels.
« Selon la décision de chaque personne, je vais les rappeler une à trois fois par semaine. Ils ont vraiment apprécié ces quelques minutes au téléphone avec nous », soutient l’animatrice communautaire et la superviseure des installations touristiques de Portneuf-sur-Mer.

Un appui important
Suzanne Tremblay était bien contente de recevoir l’appel d’Henriette. « C’est parfois trop gênant de demander des services », mentionne-t-elle.

Dans ce cas-ci, elle n’a pas eu la peine de demander. « Comme c’est Henriette qui me l’a proposé, c’était moins gênant d’accepter », assure Mme Tremblay qui se dit très en forme.

Quant à Marie-Camille Dufour, âgée de 80 ans, elle était contente de recevoir cet appui important de la municipalité, même si elle n’avait besoin de rien.

« J’utilise les services de popote roulante et ma fille vient me porter des commissions », dit-elle en précisant qu’elle était contente pour « les autres qui n’étaient pas bien entourés ».

Mme Dufour respecte attentivement les directives recommandées par les deux gouvernements. « J’ai installé une pancarte dans ma fenêtre qui dit aux gens qu’on ne veut pas de contact à l’intérieur de la maison, témoigne-t-elle. J’ai aussi une boîte pour déposer des choses sur mon balcon. »

Partager cet article