Une tragédie qui ne s’oublie pas

Par Shirley Kennedy 3:30 PM - 6 mai 2020
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La rivière des Petites-Bergeronnes près de la maison de la famille Desbiens. Courtoisie Pierre-Julien Guay

Jean-François Desbiens n’était pas né lorsque sa famille a été frappée par la tragédie survenue le 9 mai 1960. Grâce à la mémoire de ses tantes Rita et Ruth qui résident toujours aux Bergeronnes, et à sa tante Marie-Paule ainsi que son défunt oncle Romey qui lui a légué toutes ses archives, le neveu de Léo et Roy Desbiens, tire un trait sur ce drame qui s’est joué il y a 60 ans dans la localité des Petites-Bergeronnes.

« Au lendemain du drame, la Compagnie d’électrification a fait fermer les vannes du premier barrage pour diminuer le débit de la rivière, car on craignait que les corps se rendent au Fleuve, ce qui aurait été catastrophique, puisque ceux-ci risquaient d’être dévorés par les chevrettes en quelques jours », rapporte M.Desbiens.

C’est le corps de Léo qui est retrouvé en premier en ce 11 mai 1960, échoué au bord de la rivière, au début du chemin de la colonisation qui traverse les champs, aujourd’hui dans le secteur du pont de la famille Maltais.

« Il était très mal en point, car il a descendu toutes les chûtes et les cascades du haut de la rivière. On dit qu’il avait un côté du visage écorché et que ça montre était pratiquement détachée de son bras », décrit le neveu des victimes.

Selon les souvenirs de ses tantes, monsieur Desbiens ajoute que très peu de temps après la découverte de Léo, quelqu’un a aperçu une main qui dépassait de la chute du barrage en raison du faible débit d’eau. C’était Roy, qui était pendu par une jambe, par le câble qu’il voulait enlever.

« On a mis 24 heures pour retirer le corps de sa fâcheuse position car personne ne voulait se risquer à aller le chercher. On a construit une machine, semblable à une pelle mécanique qui est allé le récupérer sans que personne ne lui touche. »

En mémoire de ses oncles qu’il n’a pas eu la chance de connaître, Jean-François Desbiens et sa famille iront se recueillir près des lieux du drame où une plaque commémorative sera installée, dès que les circonstances actuelles le permettront.

Jean-François Desbiens est le fils de Francine Duclos et Gabriel Desbiens, aujourd’hui décédé. La famille Desbiens a résidé à Forestville de 1977 à 2004.

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