Jean-Luc Gilbert sortira des sentiers battus

Par Johannie Gaudreault 4:00 PM - 15 Décembre 2020
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L’abbé Jean-Luc Gilbert quittera ses fonctions de prêtre modérateur le 30 août. Photo : Archives

Les sentiers battus, le nouveau prêtre modérateur Jean-Luc Gilbert ne veut pas les emprunter. Entouré d’une équipe de bénévoles, il apportera un vent de changement dans les paroisses de Colombier, St-Marc-de-Latour, Forestville et Portneuf-sur-Mer dès le début de son mandat en janvier.

« Je ne suis pas ici pour faire du ministère. Je veux transformer la culture paroissiale pour l’ouvrir à la culture d’aujourd’hui. La société a énormément évolué depuis les 50 dernières années, mais l’église n’a pas suivi. J’ai donc le mandat de faire renaître les paroisses », affirme-t-il en entrevue avec le Journal Haute-Côte-Nord.

Pour ce faire, le prêtre modérateur travaillera avec son équipe à doter les paroisses d’une mission et d’une vision pour lesquelles des stratégies d’action seront élaborées.

« Pour moi, présider une messe, c’est la routine. Ce n’est pas de l’ouvrage. Provoquer le changement, cela demande du travail », indique M. Gilbert, qui sera à l’emploi du diocèse quatre jours par semaine pendant trois ans.

Une des premières actions du prêtre sera de « faire des disciples » ou former des chrétiens en langage plus concret.

« La plupart des églises consacrent leur mission à offrir des services pastoraux aux 5 % de pratiquants. Moi, je veux aller chercher les 95 % laissés pour compte depuis de nombreuses années », explique Jean-Luc Gilbert qui fréquente les différents organismes du milieu depuis son arrivée en août.

En tant que modérateur, l’homme de foi a dû choisir cinq personnes intéressées avec qui il partagera son autorité tout en conservant les mêmes fonctions qu’un curé. Les bénévoles choisis seront nommés par l’évêque et participeront à la prise de décision par rapport à l’activité pastorale et autres sujets de réflexion proposés par le modérateur.

Le prêtre sera présenté à la communauté lors de la messe du 27 décembre à l’église St-Luc à 11 h.

Parcours

Âgé de 72 ans, Jean-Luc Gilbert est originaire de Sainte-Rose-de-Watford, près de Saint-Georges de Beauce. Il a étudié au baccalauréat en catéchèse à l’Université Laval alors qu’il se destinait à l’enseignement.

Il a d’ailleurs formé des élèves à l’enseignement religieux catholique dans les années 1970, avant de terminer sa maîtrise en théologie pastorale à l’Université de Sherbrooke en 1983. Sa vocation l’a amené à devenir missionnaire durant cinq ans au Venezuela où il a été ordonné prêtre le 29 mai 1986. Une expérience dont il conserve de bons souvenirs encore aujourd’hui.

« J’ai appris à être prêtre là-bas. J’étais entouré de jeunes qui m’ont appris la langue, entre autres. Quand je suis revenu, j’étais très déphasé », soutient-il.

Par la suite, M. Gilbert a œuvré pour le diocèse de Québec où il a exercé auprès de nombreuses paroisses dont celle de Beauport il y a trois ans.

« J’ai demandé ensuite à mon évêque de faire une mission. Je suis donc allé en repêchage, compare-t-il. J’ai obtenu un mandat de trois ans en Haute-Gaspésie où je desservais 10 paroisses. »

En janvier 2020, il a pris la décision de ne pas renouveler son contrat à cet endroit et il a été approché en mai dernier par Mgr Jean-Pierre Blais, évêque du diocèse de Baie-Comeau, pour succéder au curé Irénée Girard cette fois au titre de prêtre modérateur.

« C’est mon dernier défi avant que je me retire complètement », dévoile Jean-Luc Gilbert, qui prendra sa retraite après son mandat en Haute-Côte-Nord.

Le prêtre avait déjà parcouru la Côte-Nord en touriste, mais il ne pensait jamais s’y établir en tant que missionnaire. Dès son arrivée, ses premières impressions se sont avérées positives.

« Le réseau routier est performant, j’ai été accueilli chaleureusement tant par l’évêque, le curé Girard que la communauté. Le banc de sable de Portneuf-sur-Mer est mon coup de cœur. La nature est généreuse. »

Finalement, M. Gilbert est conscient du travail qu’il aura à accomplir durant les trois prochaines années, mais il dit « chapeau aux conseils de fabrique » qui ont su se relever les manches et s’adapter pour trouver du financement. « C’est un grand plus d’être entouré de bénévoles hors pair », conclut-il.

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