20 avril 2024
Une expédition d’aventure thérapeutique pour des jeunes atteints de cancer se tiendra aux Escoumins du 2 au 8 juillet, alors que l’activité phare sera la pêche à la mouche.
Le déconfinement annoncé par le gouvernement du Québec permet à la fondation Sur la pointe des pieds de recommencer à offrir des expéditions d’aventure thérapeutiques pour les jeunes atteints du cancer, après une année complète à soutenir ces derniers par le biais de programmes virtuels.
« Même si la plupart des régions auront viré au vert d’ici là, l’organisation compte mettre en place tout ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité de ses participants. En effet, un protocole sanitaire validé par un comité médical aviseur sera déployé en filigrane de l’expédition », souligne le directeur général de la fondation, Jean-Charles Fortin.
Entre autres choses, les 10 participants en provenance de partout au Québec seront logés dans des tentes individuelles, la distanciation sera imposée lors des cercles de discussion et les activités de pêche s’effectueront en sous-groupes fixes.
Ce n’est pas la première fois que Sur la pointe des pieds profite de la nature de la Côte-Nord pour ses activités novatrices. La fondation avait déjà apporté un groupe d’expéditeurs sur les monts Groulx en 1996.
« Pour la première fois en vingt-cinq ans, l’activité phare sera la pêche à la mouche », ajoute toutefois M. Fortin.
Appuyé par la recherche
Ce projet pilote de pêche à la mouche, qui à l’origine devait se dérouler à l’été 2020, a été imaginé et développé par Marie-Michelle Paradis, membre de l’équipe de la fondation.
C’est dans le cadre de ses études de deuxième cycle en Intervention par la nature et l’aventure (INA) de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) qu’elle a mis ce projet de l’avant.
« Étant moi-même pêcheuse à la mouche, j’étais consciente des bienfaits associés à cette activité. Il m’est donc tout naturellement venu à l’idée d’y avoir recours pour développer un nouveau programme d’intervention durant mes études universitaires », affirme-t-elle.
Dans le cadre de ses recherches, elle a été renversée de constater à quel point la science est unanime quant à l’impact hautement significatif que l’exposition à la nature et à la pêche peut avoir sur la santé mentale.
« Des scientifiques ont suivi un groupe de vétérans de l’armée américaine prenant part à des programmes d’intervention par la pêche à la mouche. Ils ont clairement identifié que le niveau de concentration requis pour l’activité permet aux participants de se distancer des facteurs de stress de leur quotidien », précise Mme Paradis.
De plus, expérimenter une nouvelle activité et des apprentissages techniques concrets augmentent la confiance en soi, selon l’universitaire.
« La connexion entre les participants au vécu similaire ouvre la porte à des échanges authentiques et sans jugement qui viennent normaliser leur situation », soutient-elle également.
En plus des activités de pêche à la mouche, le programme d’intervention reposera également sur des séances de méditation pleine conscience, de Qi Jong et de bains forestiers, inspirés de la tradition japonaise du Shinrin Yoku.
« On sera bien loin d’une partie de pêche conventionnelle en villégiature! Nous dormirons sous tente en camping rustique dans l’arrière-pays et mangerons en mode shore-lunch trois fois par jour », divulgue Marie-Michelle Paradis.
Le hasard a fait que le groupe sera constitué exclusivement de jeunes femmes. « Je suis vraiment très heureuse qu’on puisse enfin retourner sur le terrain, mentionne l’organisatrice. Nos participantes attendent ce moment depuis tellement longtemps. »
Marie-Michelle Paradis est récipiendaire d’une bourse de la fondation Héritage Faune pour ce projet novateur.
La fondation Sur la pointe des pieds souligne de plus la généreuse contribution de l’organisme Contact Nature qui a utilisé les sommes amassées lors d’un récent tournoi de pêche pour acheter de l’équipement spécialisé remis aux participantes.
