L’avenir de l’église Saint-Luc toujours menacé

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 14 septembre 2021
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Le conseil de fabrique est composé de Johanne Tremblay, Carole Jourdain, Claude Huard, Lily Tremblay, Magella Bouchard (absent sur la photo) et John Adimula, nouveau curé.

Le conseil de fabrique de l’église Saint-Luc de Forestville est à bout de souffle depuis plus d’un an. La gestion de ce patrimoine religieux est de plus en plus ardue, que ce soit au niveau des finances que de l’entretien des infrastructures.

Les bénévoles se tourneront une deuxième fois vers la population afin de décider du sort de l’église « qui appartient à la communauté et non au diocèse », selon la présidente de la Fabrique Saint-Luc, Johanne Tremblay.

Le 14 octobre, une réunion populaire sera organisée au sous-sol de l’église par le conseil de fabrique et tous les citoyens y sont conviés.

« Nous devrons prendre une décision tous ensemble pour l’avenir de notre église. Est-ce qu’on la ferme ou des gens s’impliquent pour la garder en vie? », affirme Mme Tremblay.

Au moment d’écrire ces lignes, les marguilliers ne sont qu’au nombre de cinq, alors qu’il devrait y en avoir sept. Et sur ces cinq bénévoles, au moins trois ne veulent plus prolonger leur mandat après le 31 décembre. « Nous ne sommes pas assez nombreux pour mener de front tous les dossiers », soutient la présidente.

Rappelons qu’en février 2020, avant la pandémie, une première rencontre avec la population avait permis d’exposer les problèmes financiers de l’infrastructure religieuse considérée « trop grande pour les besoins actuels ».

À la suite de cette réunion, un groupe de citoyens s’était réuni afin d’aider les marguilliers avec le financement et d’autres défis d’entretien du bâtiment.

« On était heureux de voir que les gens tenaient à leur église et qu’ils se mobilisaient afin d’assurer son avenir. Mais, avec la pandémie, on n’a pas pu tenir nos activités de financement habituelles et tous les citoyens se sont rétractés les uns après les autres. On s’est donc retrouvé à nouveau avec une petite équipe de cinq personnes », raconte Johanne Tremblay.

D’autres défis se sont ajoutés aux problématiques déjà importantes. « On a eu beaucoup de pertes depuis un an. On a perdu notre curé Irénée Girard, le sacristain, la sacristine, notre homme de maintenance, notre déneigeur, on a remercié une des deux secrétaires et ça, c’est sans compter toutes les activités qu’on a perdues aussi comme la cagnotte, les brunchs, le souper de crabes », témoigne Mme Tremblay.

Parement extérieur

À l’automne dernier, le conseil de fabrique a dû gérer un nouveau problème : des pierres du parement extérieur près du clocher se sont détachées et sont tombées au sol.

« Il faisait trop froid pour réparer à ce moment-là. On a donc repoussé à ce printemps, alors que deux autres pierres sont tombées, mais cette fois-ci du côté du secrétariat », explique la présidente.

Après discussion avec les assurances, les marguilliers doivent agir rapidement puisqu’il peut s’avérer dangereux pour les citoyens de circuler près de l’église.

« Les assurances nous demandent une analyse préliminaire d’architecte ou d’ingénieur afin de voir si la structure peut perdurer dans le temps », indique Johanne Tremblay.

En attendant, l’église pourra demeurer accessible par l’avant, mais avec la porte de droite seulement. L’Assurance Mutuelle des Fabriques de Québec, seule compagnie d’assurances pouvant assurer les églises, donne un délai de trois mois à la Fabrique Saint-Luc pour effectuer l’analyse préliminaire.

Par la suite, on déterminera les travaux à réaliser. Selon les marguilliers, le clocher est celui qui pose problème. Il possède trois cloches pesant respectivement 616, 900 et 1 250 livres pour un total 2 766 livres.

« Elles sont trop lourdes pour la structure et engendrent de nombreux problèmes », mentionne Claude Huard.

Des démarches sont présentement enclenchées afin de les démanteler. Elles ne seront toutefois pas jetées, mais conservées pour un futur projet d’exposition.

« Elles avaient été offertes par trois familles de Forestville dans le temps de la construction de l’église, dévoile la présidente. C’est historique et patrimonial. »

Le 14 octobre, le conseil de fabrique présentera l’état des finances de l’église ainsi que tous les défis qui doivent être surmontés dans les mois et années à venir. Les marguilliers souhaitent entendre les suggestions et idées, mais aussi l’implication citoyenne.

« Des décisions importantes seront prises. Il faut agir sans plus attendre », de conclure Johanne Tremblay.

Le nouveau curé entre en poste

Après le départ du prêtre modérateur Jean-Luc Gilbert, les paroisses de Ste-Thérèse-de-Colombier, Saint-Marc-de-Latour, Saint-Luc de Forestville et Sainte-Anne de Portneuf-sur-Mer pourront compter sur les services du curé John Adimula.

Âgé de 39 ans, le jeune prêtre est originaire du Nigéria et œuvre sur la Côte-Nord depuis deux ans. Au cours des dernières semaines, il a été présenté aux paroissiens de chaque village.

Notez que l’horaire des célébrations dominicales a été modifié à compter de la fin de semaine dernière. Pour l’église Saint-Luc de Forestville, les messes sont désormais célébrées les samedis à 16 h.

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