Les bris de services seront inévitables le 15 octobre, plaide la CSN

Par Steeve Paradis 10:52 AM - 13 octobre 2021
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Ian Morel, Steve Heppell et Daniella Thorn de la CSN ne voient pas comment le réseau de la santé pourra éviter les ruptures de services lors de l’entrée en vigueur de la vaccination obligatoire le 15 octobre.

À la CSN, on estime que l’entrée en vigueur de la vaccination obligatoire le 15 octobre ne pourra qu’entraîner des bris de services. Pourtant, aux yeux du syndicat, la vaccination obligatoire du personnel de la santé ne devrait même pas être un enjeu et la sécurité du public n’est nullement menacée.

« On ne l’entend pas, sur le terrain, que les bénéficiaires demandent (si le personnel de l’hôpital) est vacciné ou pas. (…) On se demande si l’impact ne sera pas pire que le remède », a lancé Daniella Thorn, qui représente notamment les préposés aux bénéficiaires et le personnel d’entretien, lors d’une conférence de presse mercredi matin.

Autre aberration selon les élus syndicaux, c’est que le télétravail ne sera pas autorisé pour un employé qui n’est pas adéquatement vacciné avec deux doses, même s’il n’a aucun contact avec les patients. Les employés de bureau dans cette situation, par exemple, ne pourront pas travailler de leur résidence et seront donc eux aussi suspendus sans solde.

« C’est clair qu’il va y avoir de gros réaménagements à faire », ajoute Ian Morel, président du syndicat des employés du bureau du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISS) de la Côte-Nord.

Ces deux syndicats représentent environ 1 700 des 4 000 employés du CISSS. De ces 1700 employés, « dans deux jours, il va manquer une centaine de personnes », a fait valoir le vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux à la CSN, Steve Heppell.

« Ce qui était en place, c’est que les gens (non pleinement vaccinés) passaient trois tests de dépistage par semaine. On veut que ça demeure comme ça », a-t-il ajouté en soutenant que la FSSS appuie sans réserve la vaccination, mais pas obligatoire. « On implore tout le monde à y aller (se faire vacciner), mais ça reste leur choix. Et avec tout ça, on va perdre des employés qui ont 10, 15 ou 20 ans de services. »

Dans un réseau de la santé « déjà à bout de souffle » selon Mme Thorn, on ne peut que craindre des coupures de services dans différents services et un peu partout sur le territoire.

Et les responsables syndicaux n’étaient guère optimistes d’entendre des assouplissements lors de la conférence de presse à venir du ministre de la Santé et de Services sociaux, Christian Dubé, sur le plan de contingence du gouvernement pour assurer les services à partir du 15 octobre.

Ils ont toutefois été probablement agréablement surpris lorsqu’ils ont entendu le ministre Dubé repousser l’ultimatum de la vaccination obligatoire au 15 novembre.

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