Sensibiliser au patrimoine archéologique

Par Johannie Gaudreault 10:00 AM - 20 octobre 2021
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L’archéologue Marc-André Béchard a participé aux fouilles archéologiques de la Pointe-à-John avec une équipe d’étudiants de l’UQAC en juin 2017. Photo : Courtoisie

Le potentiel archéologique de la Pointe-à-John aux Bergeronnes ne fait aucun doute. C’est ce qu’ont relaté les archéologues Marc-André Béchard et Noémie Plourde au Centre Archéo Topo le 9 octobre afin de sensibiliser les participants au patrimoine archéologique.

En juin 2017, à la suite de la signature d’une entente entre le ministère de la Culture et la municipalité des Bergeronnes, une équipe de chercheurs formée d’archéologues et de stagiaires de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) ont fait des fouilles archéologiques à la Pointe-à-John.

Ils ont trouvé de nombreux artéfacts donnant de précieuses informations sur le passé des Bergeronnes.

« Cette fouille qui a duré environ un mois a permis de découvrir deux nouveaux sites archéologiques intéressants ainsi que 610 artéfacts datant de plus de 5 500 ans. Mais, il n’y a rien eu à cet endroit depuis. On a donc discuté de ce qu’il restait à faire et des sites à privilégier », indique le conférencier, qui agissait comme assistant-archéologue lors de l’activité en 2017.

Quant à Noémie Plourde, davantage spécialisée dans l’archéologie du Saguenay-Lac-Saint-Jean, elle a expliqué les bases de la recherche archéologique aux participants.

« On a précisé en quoi consistait le métier d’archéologue pour mettre la table aux informations plus techniques de la conférence », raconte M. Béchard, natif de Sacré-Cœur.

Trois sites classés

Aux Bergeronnes, il y a une trentaine de sites archéologiques, dont trois classés patrimoniaux. Parmi les centaines d’artéfacts qui ont été trouvés par les archéologues, on retrouve deux pointes de projectile, qui donnent des indices sur la période d’occupation de ce site.

Tous les éléments découverts ont ensuite été analysés en laboratoire à l’UQAC et un rapport a été déposé au ministère de la Culture.

« Même si de nombreux artéfacts ont été trouvés, il est impossible de dater exactement le contexte archéologique », affirme Marc-André Béchard, œuvrant pour la firme privée Subarctique établie à Saguenay.

Toutefois, des fouilles archéologiques plus officielles sont effectuées sur le territoire des Bergeronnes depuis les années 1970 et certaines d’entre elles ont démontré que l’occupation du territoire remonte à 5 500 ans avant aujourd’hui.

« Deux des sites classés permettent l’étude des modes de vie associés aux activités de subsistance et aux schèmes d’établissement des occupations amérindiennes. Leur situation stratégique, en bordure et à proximité du fleuve Saint-Laurent, assure un accès aux riches ressources maritimes qui ont constitué la base de l’alimentation des groupes amérindiens ayant fréquenté ces sites », selon un rapport du ministère de la Culture, publié en 2009.

Le phoque, diverses espèces d’oiseaux, de poissons et d’autres mammifères marins et terrestres ont servi de nourriture d’appoint aux Autochtones qui s’y sont installés. « L’économie de subsistance démontre une adaptation marquée de ces groupes à l’écosystème marin », est-il soutenu dans le document.

Les sites archéologiques de la Pointe-à-John présentent un intérêt patrimonial pour leurs valeurs archéologique et scientifique. Les deux sites sont les premiers à avoir fait l’objet de fouilles importantes dans la Haute-Côte-Nord et à avoir documenté la chasse au phoque chez les Amérindiens.

« Ils constituent donc des jalons importants pour la compréhension de la préhistoire de cette région. De plus, les recherches menées sont parmi les premières au Québec à faire appel à une équipe multidisciplinaire alliant archéologie et sciences naturelles (géomorphologie, pédologie, zooarchéologie, etc.) », de conclure le rapport déposé au ministère.

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