Du sel des Bergeronnes dans vos assiettes

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 27 octobre 2021
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C’est aux Bergeronnes que Manuel Bujold a trouvé l’endroit parfait pour son projet de production de sel comestible. Photo : Courtoisie

Entrepreneur et artiste, Manuel Bujold Richard s’est lancé dans un projet de taille l’an dernier : produire du sel comestible au Québec. C’est aux Bergeronnes qu’il a trouvé l’endroit parfait pour le réaliser.

« J’ai trouvé le site grâce à Google Street View, explique M. Bujold, en entrevue au Journal Haute-Côte-Nord. Avec la vue aérienne et les cartes maritimes, je voulais trouver un lieu propice à l’installation d’un système de pompage sans utiliser de bateau, ni de long tuyau. J’ai isolé les possibilités et c’est en Haute-Côte-Nord que j’ai repéré le parfait endroit. »

L’homme d’affaires pense à son projet depuis plusieurs années, mais des recherches s’avéraient nécessaires afin de découvrir une façon rentable d’extraire du sel de mer.

« Personne ne faisait de sel comestible au Québec parce qu’on voulait utiliser les mêmes procédés qu’en France et on n’a pas le même climat méditerranéen », soutient Manuel Bujold.

Ce dernier a donc développé un tout nouveau procédé lui permettant de récolter du sel par le froid. Historiquement, l’énergie nécessaire à l’extraction du sel provenait du soleil, par le phénomène de l’évaporation.

« Or, nous avons découvert que l’hiver nordique est sept fois plus efficace que la chaleur méditerranéenne pour extraire le sel de l’eau », divulgue l’entrepreneur.

Pour les récoltes du printemps et de l’été, Sel Saint-Laurent a utilisé un procédé d’extraction, d’évaporation et de séchage qui permet de séparer le sel de l’eau tout de même beaucoup plus efficacement que les marais salants qui produisent la fleur de sel.

Il s’agit toutefois d’un procédé temporaire puisqu’une usine de production est en construction près de l’anse à Otis aux Bergeronnes grâce à trois partenaires financiers, soit Desjardins, Investissement Québec et la MRC de La Haute-Côte-Nord.

Succès hors pair

Jusqu’à maintenant, Manuel Bujold qualifie son entreprise de succès hors pair avec ses 80 points de vente.

« On ne produit pas assez pour le moment pour répondre à la demande. Je pourrais vendre 15 fois ce que je vends présentement. C’est pourquoi l’usine est importante pour l’avenir de l’entreprise », affirme-t-il.

Grâce à l’installation de l’usine de production, Sel Saint-Laurent récoltera 250 tonnes du premier sel comestible produit au Québec, dont les flocons sont croquants à souhait.

« Ce sera suffisant pour fournir tout le Québec », estime l’homme d’affaires originaire de la Gaspésie, mais demeurant à Montréal depuis plus de 40 ans.

C’était d’ailleurs un de ses objectifs premiers de contribuer à l’autonomie alimentaire de la province.

« Le sel est majoritairement importé de l’Europe et de l’Asie, souligne M. Bujold. Il faut se tourner vers la culture de proximité pour le bien de l’environnement et de l’économie québécoise. »

Dès l’an prochain, Sel Saint-Laurent souhaite s’implanter dans les supermarchés et dépasser les frontières du Québec pour s’étendre au marché de l’Ontario, où il y a déjà de la demande pour son produit.

« D’ici les trois à quatre prochaines années, l’entreprise aura pris suffisamment d’expansion pour la qualifier de succès commercial », expose le promoteur.

En Haute-Côte-Nord, le sel de mer des Bergeronnes est en vente à la boutique La Baraque, au Centre Archéo Topo, à la Poissonnerie des Escoumins, à la boulangerie À L’Emportée de Tadoussac, au restaurant chez Mathilde, entre autres, et pour les Baie-Comois, il est possible de s’en procurer chez la Mère Michèle.

Le sel des Bergeronnes est le premier sel comestible produit au Québec. Il est disponible dans 80 points de vente. Photo : Courtoisie

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