Hydro-Québec cumule les projets en Haute-Côte-Nord

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 16 mars 2022
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Originaire de Québec, Andréanne Jean est venue s’installer en Haute-Côte-Nord il y a cinq ans pour un emploi et continue de s’y plaire, notamment par son rôle de conseillère relation avec le milieu chez Hydro-Québec.

Bien ancrée sur la Côte-Nord depuis de nombreuses années, Hydro-Québec cumule plusieurs projets en ce moment sur le territoire de la Haute-Côte-Nord. Des projets qui, de par leur envergure, se transforment en retombées économiques importantes pour le milieu.

La nouvelle conseillère relation avec le milieu, Andréanne Jean, est, pour la première fois, associée uniquement aux projets hautnord-côtiers.

« Il y a beaucoup de travaux qui se déroulent sur le territoire en ce moment, donc mon bureau est situé à Forestville et je suis vraiment proche du milieu », affirme celle qui a pris la relève de Martine Lapierre en septembre 2021.

Tout d’abord, un des plus onéreux projets a été lancé officiellement il y a un peu plus d’un an, soit en janvier 2021. Il s’agit de la construction de la ligne à 735 kV Micoua-Saguenay, dont les coûts sont estimés à 1 milliard de dollars, rien de moins.

« D’une longueur de 262 kilomètres entre le poste Micoua, situé sur la Côte‑Nord, et le poste du Saguenay, au Saguenay–Lac‑Saint‑Jean, cette nouvelle ligne permettra de maintenir la fiabilité du réseau de transport d’Hydro‑Québec », dévoile Andréanne Jean.

Ce projet était nécessaire en raison la diminution de la consommation sur la Côte‑Nord et la fermeture de centrales thermiques et nucléaires dans le sud du Québec. Ces changements entraînent une augmentation de la quantité d’énergie transportée vers les grands centres par les lignes du corridor Manic‑Québec.

Pour le moment, seulement quelques mois de retard ont été accumulés. « Ce qui explique ce retard, ce sont les conditions de réalisation plus difficiles qu’on a pu observer, des zones de travaux plus accidentées que ce qui était anticipé. D’autre part, il y a eu des changements techniques sur le type de pylônes utilisés », note Mme Jean.

Les travaux de déboisement de l’emprise de la ligne ont débuté en 2019 et les travaux de construction se sont amorcés en janvier 2021. Quant à la mise en service des nouveaux équipements, elle est prévue pour le printemps 2023.

« Se succéderont au cours des prochains mois le déroulage et la pose des câbles, l’installation de contrepoids et la remise en état des lieux », résume la conseillère relation avec le milieu précisant que l’entreprise mandatée pour ces travaux est Construction Hamel.

Tout comme le mentionne Mme Jean, les retombées économiques de ce projet sont énormes pour la région. « On peut penser à toutes les entreprises qui ont obtenu des contrats, aux biens et services qui ont été achetés sur le territoire, aux nombreux employés qui œuvrent sur le chantier », illustre-t-elle.

De plus, le programme de mise en valeur intégrée (PMVI) associé au projet de la ligne haute tension Micoua-Saguenay remet un montant de 1 906 921$ à la MRC de La Haute-Côte-Nord. Ce programme permet de soutenir des initiatives qui visent à améliorer le cadre de vie des collectivités.

Un total de 738 travailleurs ont été embauchés pour ce projet. Sur ce nombre, pour la Haute-Côte-Nord, on retrouve 164 sous-traitants, 39 au campement et 19 d’Hydro-Québec.

Déplacement de la ligne à Forestville

Un autre projet d’envergure en cours en Haute-Côte-Nord est celui de la reconstruction de la ligne à 69 kV dans la municipalité de Forestville. Hydro-Québec remplace une portion de la ligne électrique qui relie les postes de Forestville et de Saint-Paul-du-Nord. Le tracé retenu d’environ 8,5 km contourne la municipalité.

« Le projet comporte plusieurs avantages dont ceux d’assurer une meilleure qualité du service d’électricité, d’éloigner la ligne du périmètre urbain et d’assurer la sécurité du public », soutient Andréanne Jean. La ligne sera supportée par un nouveau type de poteaux en acier plutôt que par des poteaux en bois.

Au cours de l’automne 2020, Hydro-Québec a remplacé un premier segment de ligne de même tension d’une longueur de 6,4 km, situé plus au sud. Une partie du déboisement a débuté en février, après les inventaires sur le terrain, l’étape de la participation du public et l’obtention des permis.

Les travaux de construction se dérouleront à partir du mois de mai, en vue d’une mise en service à l’automne. « Par la suite, à l’hiver 2022-2023, nous procéderons au démantèlement de l’ancienne ligne électrique », ajoute Mme Jean en confirmant que des investissements d’environ 15 à 18 M$ seront nécessaires à la réalisation de ce projet.

Centrale Bersimis-2

Dès le mois d’avril, il y aura aussi de l’action à la centrale hydroélectrique Bersimis-2, située à Forestville, et ce, pour une durée de cinq ans. Le principal objectif des travaux prévus dans le cadre du projet de réhabilitation des aménagements à Bersimis-2 est celui d’assurer la pérennité des ouvrages.

« Les aménagements de Bersimis-2 datent de la fin des années 50, plusieurs travaux de maintien ont été effectués cependant, certains équipements nécessitent maintenant d’être remplacés ou de subir des travaux pour assurer la longévité », informe la porte-parole.

Le projet de réhabilitation des aménagements à Bersimis-2 peut être séparé en différents travaux. Certains travaux comme celui de la réhabilitation de la prise d’eau ont débuté et ils se poursuivront cette année.

Les travaux dans la centrale de Bersimis-2 comportent deux volets, soit le remplacement des vannes de garde et celui des systèmes auxiliaires. Le remplacement de ces équipements permettra de prolonger la durée de vie des composantes de la centrale.

Des installations de chantier qui comprennent des espaces de bureaux supplémentaires ont été aménagées à la centrale pour la durée des travaux. Les travaux pour le remplacement de la première vanne de garde débuteront au printemps 2022.

En ce qui concerne la digue 2, Hydro-Québec est présentement en avant-projet. Le gel de concept est prévu en 2022 et le démarrage de la phase projet en 2023. Quant à la digue 1, cet ouvrage est en cours d’investigation.

« L’avant-projet se déroulera en 2022 et nous permettra de déterminer les travaux et un échéancier de réalisation », dévoile Mme Jean.

Rappelons que c’est le consortium ATA, formé d’Alco-TMI, Transelec Commun et Arno Électrique, qui a obtenu le contrat des travaux pour une somme de 45 M$. Celui-ci est complémentaire à celui octroyé à GE pour le remplacement de cinq vannes de garde de la centrale.

Finalement, deux autres projets sont dans la mire d’Hydro-Québec à moyen terme, soit le remplacement des sectionneurs au poste de Forestville, situé sur la 9e rue.

Les travaux sont prévus dès cette année, cependant « il est possible que l’échéancier glisse en 2023 en raison de l’approvisionnement des matériaux », selon la conseillère relation avec le milieu.

L’autre projet à venir se déroulera à Bersimis-1 et consiste en la réhabilitation de la crête déversante. La société d’État n’en est pas encore à l’avant-projet, mais ceci permettra de déterminer les travaux qui seront à planifier à moyen terme.

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