Chronique | 24 heures loin des écrans

Par Johannie Gaudreault 1:30 PM - 1 juin 2022
Temps de lecture :

Le collectif PAUSE invitait de nouveau les familles de la Côte-Nord à vivre une expérience de déconnexion le 22 mai. Photo : iStock

Le collectif PAUSE invitait de nouveau les familles de la Côte-Nord à vivre une expérience de déconnexion le 22 mai. Petits et grands de la région étaient donc encouragés à laisser les écrans de côté (télévision, ordinateur, tablette, cellulaire) à des fins de loisirs pendant une journée complète. J’ai tenté l’expérience et c’était plus facile que je le croyais de passer 24 heures loin des écrans.

Dès que j’ai eu l’idée de participer à ce défi, j’étais pessimiste. « Jamais je ne serais capable » que je me disais dans mon for intérieur. Pourquoi? Pas parce que je considère que les écrans font partie de moi, mais parce qu’avec mon travail, je dois toujours être aux aguets.

Mais, en fin de semaine dernière, après plusieurs semaines de travail acharné au boulot, j’avais vraiment besoin d’une pause. L’activité de sensibilisation est donc bien tombée. Au bon endroit, au bon moment! J’étais déjà décidée à relaxer pour revenir plus en forme.

Le plus difficile fut lors de mon lever le matin. Le fait de scroller mon fil d’actualités Facebook quelques minutes après m’avoir ouvert les yeux m’a manqué. On aurait dit que je ne pouvais pas me tenir à la page, connaître ce qui s’était passé entre hier soir à 22 h et ce matin-là à 8 h.

Déformation professionnelle, me direz-vous. Je suis d’accord parce qu’on s’entend qu’il ne se passe pas grand-chose en une seule nuit.

Au lieu de rester étendue encore une quinzaine de minutes dans mon lit, je me suis levée, ouvert les rideaux, pris le temps d’entendre les oiseaux chanter, et j’ai vite oublié mon cellulaire dont j’avais réglé la sonnerie sur vibration (pour éviter les tentations).

Ce n’était pas la plus belle journée de cette longue fin de semaine de trois jours, mais rien pour m’empêcher de respirer le bon air pur de la Côte-Nord.

Ce n’étaient pas les travaux dans la cour qui manquaient avec la fonte de la neige et l’arrivée prochaine de l’été. Je me suis donc laissée emporter par les différentes tâches à accomplir.

Bref, j’ai passé une superbe journée avec ma petite famille. Je me suis sentie plus calme et reposée.

Je ne pourrais pas le faire chaque jour, bien entendu, en raison de ma profession, notamment. Mais, quelques fois par année, ça peut apporter beaucoup de positif.

Dans notre monde hyperconnecté, une utilisation équilibrée d’Internet passe par un usage plus conscient des écrans et par notre habileté à les mettre sur pause régulièrement pour notre bien-être.

Et cela est particulièrement important pour les familles qui sont plus branchées que jamais, alors que parents et enfants sont trop souvent ensemble dans la maison, et pourtant isolés chacun derrière son écran.

Selon un sondage PAUSE réalisé en 2021, 70 % des parents (25 à 64 ans) ont l’impression d’avoir une utilisation problématique d’Internet et des écrans et 76 % souhaitent diminuer le temps qu’ils passent en ligne. Parmi les grands constats, près de 60 % des répondants ont remarqué qu’ils utilisaient leurs écrans par automatisme.

« Un usage plus conscient est avant tout un usage sur lequel nous avons le contrôle et qui nous fait du bien, qui nous satisfait », explique Caroline Fitzpatrick, professeure agrégée au Département de l’enseignement au préscolaire et au primaire à l’Université de Sherbrooke et membre du comité d’experts de PAUSE.

Pour ma part, mon constat va dans le même sens. On a toujours le cellulaire au bout de la main, ce qui nous fait perdre un temps précieux avec nos proches en personne.

On l’a réalisé également avec la pandémie que le mode présentiel est un essentiel dans nos relations. Je suis donc prête à laisser tomber les écrans plus souvent, pour mon bien et celui de ma famille. Et vous?

Partager cet article