La maladie de Lyme, pas (encore) dans votre cour

Par Émélie Bernier 2:39 PM - 29 septembre 2022 Initiative de journalisme local
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La tique se nourrit de sang. Si elle préfère celui du chevreuil, elle ne dédaigne pas celui de l’humain. Photo iStock.

Le récent suicide d’Amélie Champagne,  une jeune femme de 22 ans atteinte de la maladie de Lyme, a fait grand bruit dans l’actualité et a du même coup remis la maladie sur la sellette. Alors que des milliers de chasseurs arpentent les forêts québécoises, que devrait-on savoir pour se prémunir de cette affection débilitante et pour laquelle il n’existe à ce jour aucune cure miracle?

Dans Charlevoix et sur la Côte-Nord, l’incidence de la maladie de Lyme est aussi microscopique que la petite bête qui la transmet. Entre le 3 janvier et le 17 septembre 2022, aucun cas de maladie de Lyme n’a été déclaré sur la  Côte-Nord et moins de 5 dans la Capitale-Nationale. Sur la Côte-Nord, un cas a été diagnostiqué à Port Cartier en 2016, un second en 2018 aux Escoumins et le plus récent, en 2020, à Sept-Iles.

«Actuellement, aucune donnée probante ne permet de confirmer que les populations de tiques à l’origine de la maladie de Lyme sont officiellement implantées sur la Côte-Nord. Les cas rapportés au cours des 5 dernières années pourraient possiblement être secondaires à la piqure d’une tique transportée par des oiseaux migrateurs », indique un rapport de la Direction de santé publique de la Côte-Nord.

Dans les régions plus au sud comme l’Estrie et la Montérégie, les cas se comptent toutefois par centaines et les changements climatiques favoriseront invariablement l’expansion du territoire des tiques porteuses de la bactérie responsable des infections. 

 En gros, la maladie de Lyme est une maladie infectieuse causée par des bactéries spirochètes du complexe Borrelia burgdorferi sensu lato qui se transmettent par la piqûre d’une tique infectée. Si plusieurs espèces de tiques sont présentes au Québec, la seule espèce qui peut y transmettre la maladie de Lyme est la tique Ixodes scapularis, aussi appelée « tique du chevreuil » ou « tique à pattes noires » (source : ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.)

Ces petites bestioles minuscules se retrouvent en forêt, dans les herbes hautes et les feuilles mortes. Comme elles se nourrissent du sang des animaux, elles s’accrocheront aux hôtes potentiels dans leur environnement. Le cerf de Virginie est leur chouchou, comme leur gentilé l’indique, mais elles ne dédaignent pas les êtres humains.

Les conséquences sur la santé varient d’une personne à l’autre. Dans un premier temps, la personne atteinte pourra souffrir de fièvre, de frissons, de fatigue, de maux de tête et de douleurs musculaires et articulaires en plus d’un œdème des ganglions lymphatiques. Les symptômes tardifs de la maladie de Lyme peuvent inclure de l’arthrite, des pertes de mémoire, de la paralysie faciale,  des douleurs névralgiques, palpitations cardiaques et battements cardiaques anormaux, une inflammation du cerveau et de la moelle épinière et des problèmes oculaires, comme la conjonctivite. (source : canada.ca)

Le risque de contracter la maladie demeure faible si une tique infectée reste accrochée à la peau moins de 24 heures.

Selon l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS),  le risque global de contracter la maladie de Lyme après une piqûre de tique à pattes noires est estimé à 1-3 % dans les zones à haut risque où 12 à 50 % des tiques sont infectées,  ce qui n’est ni le cas de la Côte-Nord ni celui de la Capitale-Nationale.

Difficile de croire qu’une si petite bestiole puisse causer un si grand tort…

Mieux vaut prévenir que guérir!


Bien que l’incidence de la maladie de Lyme soit très rare jusqu’à sur notre territoire, voici malgré tout quelques trucs à prendre en considération lors de vos sorties en plein air.

-Habillez-vous avec des pantalons et un chandail à manches longues. Laissez le moins de peau apparente possible (rentrez le chandail dans le pantalon et le bas de votre pantalon dans vos chaussettes).
-Portez des chaussures fermées.
-Utilisez du chasse-moustiques comprenant du DEET ou de l’icaridine.
-Privilégiez les sentiers dégagés.

-Les animaux domestiques peuvent recevoir des traitements qui les protègeront des tiques (informez-vous à votre vétérinaire). Quoi qu’il en soit, il n’est pas mauvais de prendre l’habitude de vérifier le pelage de vos animaux, à l’instar de votre propre peau exposée après une sortie en plein air.
-Si vous deviez dénicher une tique, utilisez une pince à épiler pour retirer immédiatement en évitant de la faire pivoter ou de l’écraser la tique. Conservez-la! Si vous développez une rougeur sur le lieu de la morsure dans les 30 jours suivants, appelez Info-Santé au 811 ou consultez un médecin et apportez la tique avec vous pour qu’elle soit analysée.
(source : canada.ca )

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