La communauté anglophone de Tadoussac se présente

Par Renaud Cyr 10:00 AM - 19 octobre 2022
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Jane Chambers Evans et son mari Alan Evans (gauche), ont détaillé l’histoire de la communauté anglophone de Tadoussac, dans l’intérieur somptueux de la chapelle anglicane du village.

Une trentaine de curieux étaient réunis le 13 octobre à la petite chapelle anglicane de Tadoussac pour assister à une conférence sur l’histoire de la communauté anglophone du village. Jane Chambers Evans et Alan Evans, deux résidents de Tadoussac, ont présenté les faits saillants de cette étonnante communauté qui compte environ 350 personnes.

Jane Chambers Evans, présidente du Happening des Arts de Tadoussac et conseillère municipale, est une figure connue dans le village de Tadoussac.

Elle a présenté l’historique de la région, et son importance dans les cycles de transhumance des Innus jusqu’à son poste de traite et la fin de la Nouvelle-France.

Son mari, Alan Evans, a quant à lui retracé la généalogie des quatre premières familles anglophones de Tadoussac, les Price, Barnston, Radford et Urquart, et de leur descendance.

La plus connue de ces quatre familles est celle des Price. L’ancêtre paternel William Price, connu sous son sobriquet « le Roi du bois », a financé plusieurs initiatives liées à la colonisation de la région de la Haute-Côte-Nord. Ses moulins à scie se retrouvaient de Tadoussac à Forestville.

Alan Evans a ensuite raconté l’histoire de sa famille entrecoupée de souvenirs personnels, avant de se lancer avec les participants dans une période de questions, qui a ravivé des témoignages personnels de plusieurs personnes, dont le maire de la municipalité Richard Therrien.

Bâtisseurs, commerçants, vacanciers

Les premières familles anglophones à s’établir à Tadoussac étaient des commerçants, des hommes d’affaires et des agents du gouvernement. William Rhodes, l’arrière-arrière-grand-père d’Alan Evans, était un militaire et ami de William Price venu en vacances qui est tombé en amour avec la région.

Le troisième gouverneur général du Canada de 1872 à 1878, Lord Dufferin, s’amourache de la région lors d’un voyage et fait construire un chalet d’été. La maison Dufferin surplombe encore aujourd’hui la baie de Tadoussac.

« Tadoussac, ça a toujours été ça au fond », s’exclame une participante. Plusieurs exemples viennent appuyer la présence de ce phénomène dans le temps, qui font le renom de la municipalité qui accueille encore beaucoup de nouveaux arrivants en raison de la beauté de ses paysages.

Retour aux sources

Jane Chambers Evans et Alan Evans sont les deux seuls membres de la communauté qui vivent à l’année à Tadoussac. « Quand nous avons dit ça à nos familles, ils nous ont dit : vous êtes fous », avoue-t-elle avec humour.

« Seulement 15 des 46 maisons sont isolées et adaptées pour l’hiver », explique Jane Chambers Evans, « mais certains commencent à penser venir ici à l’année pour leur retraite », conclut-elle.

La chapelle anglicane de Tadoussac est moins connue que sa consœur catholique située près du cimetière. Même si elle est accessible l’été, peu de gens extérieurs à la communauté la fréquentent.

« Il y a peu de gens qui viennent ici. Des personnes âgées du village me disaient que lorsqu’ils étaient enfants, le prêtre catholique leur disait que le diable se trouvait dans cette chapelle », explique Bruno Forest, responsable du département des loisirs, environnement et communautaire à la Municipalité de Tadoussac.

M. Forest se dit très satisfait de cette conférence-causerie, qui a été précédée d’autres conférences du même genre.

« C’est le genre d’événements que je veux réaliser, afin que l’on puisse faire revivre l’histoire du village et de la région, et la maintenir en vie », explique Bruno Forest.

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