Le télétravail, pas si populaire en Haute-Côte-Nord

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 20 octobre 2022
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Le télétravail est devenu la norme depuis la pandémie, mais le travail en présentiel est toujours privilégié en Haute-Côte-Nord. Photo : iStock

Travailler de la maison est devenu de plus en plus la norme depuis la pandémie de la COVID-19. Les télétravailleurs canadiens ont augmenté en nombre et un récent sondage révèle que 80 % d’entre eux chercheraient un nouvel emploi si leur employeur leur demandait de retourner au bureau 5 jours par semaine. Ce n’est pas la vision la plus répandue en Haute-Côte-Nord.

Selon le sondage réalisé par Hardbacon, une application de finances personnelles utilisée par plus de 40 000 Canadiens, il y a une raison évidente pour laquelle les employés canadiens ne veulent pas retourner au bureau à temps plein : les dépenses inutiles.

En moyenne, les répondants estiment que les coûts qu’ils doivent engager à titre personnel pour venir au bureau sont de 26 $ par jour. Annualisé, ce coût s’élève à 6 760 $ par employé, en se basant sur une année de 260 jours ouvrables.

Les hommes dépensent en moyenne plus que les femmes pour venir au bureau. En effet, 24 $ est le montant moyen quotidien que les femmes canadiennes estiment devoir sortir de leur poche, tandis que ce montant s’élève à 28 $ du côté des hommes.

« L’avenir du travail a été repensé et les employés ont prouvé qu’ils pouvaient faire leur travail efficacement à distance, explique Stefani Balinsky, rédactrice en chef chez Hardbacon. Avec cette réalité, il est tout simplement logique sur le plan économique que les Canadiens tirent le meilleur parti de leur argent en travaillant à domicile. »

Politique de télétravail

En Haute-Côte-Nord, la majorité des municipalités n’a pas adopté de politique de télétravail pour ses employés de bureau. Elles se sont adaptées à la nouvelle réalité du télétravail le temps de la pandémie, mais elles s’attendent à une prestation de travail en présentiel depuis l’abolition des mesures sanitaires.

« Aucune politique de travail n’a été adoptée. Nous avons suivi les règles du ministère, mais le moins possible en télétravail », affirme le directeur général de la Municipalité de Sacré-Cœur, Jeannot Lepage.

« La municipalité n’a pas adopté de politique sur le télétravail. Il n’y a pas non plus d’employé qui fait du télétravail et ici, on priorise le travail au bureau », poursuit Milaine Charron, directrice générale de la Municipalité de Colombier, dans la même lignée.

D’autres instances municipales sont tout de même ouvertes à permettre le travail à distance.

« Aucune politique n’a été adoptée à Tadoussac en lien avec le télétravail. Il arrive à l’occasion que les membres de mon équipe veuillent faire du télétravail, ce qui est quand même peu fréquent. Cette situation s’est surtout produite pour des raisons de santé », soutient Chantale Otis, directrice générale de la Municipalité de Tadoussac.

Aux Bergeronnes, les demandes sont de plus en plus tournées vers le télétravail, selon la directrice générale Magali Lavigne.

« On l’offre et on le propose à l’occasion en cas d’impératif familial. On avait seulement des mesures temporaires durant la pandémie. On a quand même un service à offrir aux citoyens qui ne peut pas toujours être fait en télétravail. La présence est souhaitée à moins de cas de force majeure », explique-t-elle.

Aux Escoumins, « si le besoin est là pour du télétravail, les employés peuvent en faire », mentionne la directrice générale, Andrée Lessard.

« Par exemple, j’ai des employés qui n’ont pas de bureau fermé. Il se peut que pour un travail spécifique, l’employé ait besoin de plus de tranquillité. À ce moment, l’option du télétravail est envisageable. Par contre, aucun employé ne m’a soulevé le fait qu’il souhaiterait faire du télétravail. Au contraire, ils sont tous contents d’être de retour au bureau », ajoute-t-elle.

La Municipalité de Portneuf-sur-Mer, de son côté, a fait l’embauche d’une ressource en développement qui fait du télétravail 10 mois par année.

Même s’il n’a pas adopté de politique de télétravail, afin de ne pas démobiliser les employés vu la petitesse de l’équipe, le conseil municipal est satisfait de cette recette gagnante pour les deux parties, soit l’employeur et l’employé.

« Les moyens technologiques maintenant à notre disposition nous permettent de faire avancer chacun de nos dossiers de développement à la même vitesse que si la personne était physiquement dans nos bureaux. Une bonne gestion des paramètres de travail de la ressource et non pas un contrôle à tout prix des tâches à réaliser, permet d’arriver à un résultat fort intéressant et qui peut probablement s’appliquer dans d’autres municipalités de la Haute-Côte-Nord pour les agents en développement », fait savoir le directeur général de Portneuf-sur-Mer, Simon Thériault.

La MRC de La Haute-Côte-Nord fait partie des organisations ayant mis en place une politique de télétravail. Les employés peuvent télétravailler pour des besoins familiaux ou encore placer une demande à la direction afin de le pratiquer de façon permanente.

« Le nombre de jours autorisés par semaine pour faire du télétravail est de 2 jours et demi. L’adoption d’une telle politique permet à la MRC d’offrir ses services en tout temps, même lors de tempêtes de neige, par exemple. Pour les employés, c’est un avantage social supplémentaire qui permet mieux la conciliation travail/famille/vie personnelle et qui offre une meilleure qualité de vie », indique Marylise Bouchard, agente aux communications à la MRC de La Haute-Côte-Nord.

Le sondage de Harbacon a été effectué du 6 septembre au 20 septembre 2022, en ligne. L’échantillon total de ce sondage est de 312 Canadiens, tous âgés de 18 ans et plus.

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