(PHOTOS) Spectacle enflammé de drag queens au café-bar Kiboikoi

Par Renaud Cyr 1:18 PM - 24 octobre 2022
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Les costumes colorés et l’animation endiablée du trio de drag queens ont fait le bonheur des participants de la soirée drag au café-bar le Kiboikoi des Escoumins.

Le café-bar le Kiboikoi des Escoumins était plein à craquer à l’occasion du spectacle de drag queens, le soir du 21 octobre. Lana Dalida, Rawxy et Gina Gates ont donné un spectacle d’enfer qui a fait le plaisir d’une cinquantaine de participants.

C’était la première fois qu’un tel événement se produisait aux Escoumins. La propriétaire du Kiboikoi, Laurie Fait, se tenait derrière le bar avec le sourire et les bras croisés en attendant le début du spectacle.

Lana Dalida, le premier à faire son entrée sur scène, a sondé le public : « par applaudissements, qui a déjà assisté à un spectacle de drag », a-t-elle demandé. Une toux discrète se fit entendre à travers un silence des plus complets.

Spectacle multidisciplinaire

Un spectacle de drag revêt beaucoup de facettes techniques différentes, ce que le public ne tarda pas à découvrir. Lana Dalida, une habituée de ces spectacles, dansait et faisait du synchro (lip sync) sur une chanson de Bonnie Tyler.

« C’est extrêmement complexe d’organiser ce genre de spectacle, car il faut tout faire. Nous devons interagir avec le public, choisir nos chansons, penser à nos chorégraphies, et changer nos costumes entre chaque apparition », explique Frédéric Caron, alias Lana Dalida.

Rawxy, responsable de la 2e performance, fut étonnée par le caractère intime de la soirée. « C’est un spectacle très intime ce soir », a-t-elle déclaré au public. « Je peux sentir la personne qui a oublié de mettre son déodorant à l’arrière », s’est-elle exclamée devant la foule.

« C’est très rare dans nos circuits que nous allons faire des petites salles comme ici. C’est d’autant plus plaisant ce soir en raison de la proximité qu’on a avec le public », explique-t-elle en coulisse après le spectacle.

Carapace requise

Avant de s’élancer sur une chanson de Whitney Houston, Lana Dalida a décrit au public les moments précédant sa venue. « Le spectacle venait à peine d’être annoncé que je recevais déjà mes premiers commentaires haineux sur les réseaux sociaux », confie-t-elle.

Ce que le public s’est immédiatement empressé de huer. « Mais non », a-t-elle lancé, « ça veut dire que je suis connue », a-t-elle déclaré fièrement.

« C’est drôle à dire », avoue Lana Dalida, « mais la plupart des commentaires négatifs nous viennent souvent d’autres drag queens. »

« Nous n’avons pas le choix de nous former une carapace. C’est un milieu extrêmement compétitif, mais 99% des spectateurs adorent ce qu’on fait. C’est ce qui nous donne l’envie de continuer. »

Drag sur la Côte

Un voyage éclair à Baie-Comeau en mars dernier avait convaincu le trio de revenir sur la Côte-Nord. « On adore la Côte-Nord, le public est toujours motivé et c’est clair que l’on veut revenir », espère Lana Dalida.

« On ferait ce genre de spectacle à tous les 2 ou 3 mois », s’exclame subitement Gina Gates, sur la chaise avoisinante en train d’enlever son maquillage.

« Les gens pensent souvent à tort que c’est un spectacle obscène qui a une teneur très sexuelle », explique Frédéric Caron. « Mais ce n’est pas le cas. Nous voulons dire aux gens qu’ils peuvent être qui ils veulent et que ça ne doit pas être un frein à leurs ambitions », conclut-il.

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