18 avril 2024
Une infatigable Escouminoise a parcouru plus de 2 000 kilomètres sur la piste cyclable Euro-Vélo #1 qui longe le littoral de l’Irlande et de l’Irlande du Nord. Florence Lessard a été invitée à donner une conférence en ligne afin de livrer ses impressions sur son périple.
Florence Lessard, éducatrice chez Panda Manicouagan et Ressource Parenfants des Bergeronnes, cherchait à profiter de ses vacances estivales dans les grands espaces en nature.
C’est en se renseignant sur les différentes pistes cyclables partout sur le globe que des amis l’ont mise sur la piste de l’Europe. Les 17 routes de l’organisation EuroVélo, soutenue par la Fédération Cycliste Européenne (FCE), sillonnent les quatre coins de l’Europe et couvrent actuellement 45 000 km.
La route EuroVélo #1 (EV1), qui compte 11 000 km, passe par la Norvège, la France, le Portugal et l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Irlande, mais la randonneuse désirait éviter les régions plus peuplées de la route.
« L’Irlande c’est plus sauvage, la densité de population est moins élevée, et il y a comme ici l’eau et la forêt », déclare-t-elle. « J’en ai besoin », confie-t-elle à propos des attraits géographiques d’ici.
Rapport paritaire
Florence Lessard a croisé lors de son voyage quelques âmes à vélo dans les espaces naturels surdimensionnés de la côte irlandaise.
« Je n’ai pas rencontré beaucoup de femmes seules lors de mon voyage. Je me faisais dire qu’il fallait être courageuse pour partir seule à répétition, ou au contraire que je ne devrais pas le faire car c’est dangereux », déplore-t-elle.
« Le discours que j’entendais me fâchait un peu. À la place d’encourager les femmes à prendre des risques, de partir à l’aventure ou à fonder leur entreprise, on continue à les voir comme des êtres fragiles ayant besoin de protection », poursuit-elle.
Pédaler pour une bonne cause
Au fil de ses réflexions, la cycliste a découvert l’organisation World Bicycle Relief, qui œuvre en Amérique du Sud et en Afrique pour l’amélioration du sort des femmes par l’accès au vélo.
« Je leur ai écrit et j’ai commencé une levée de fonds », explique-t-elle. « Ça me permettait d’avoir plein de belles conversations à propos du vélo et à propos des femmes. J’ai fait de la sensibilisation en voyage. », conclut-elle.
Empower Women and Girls, qui se traduit par Donner du pouvoir aux femmes et aux filles, fut le slogan du périple de Florence Lessard, attaché à l’arrière de sa bicyclette, qui lui a valu beaucoup de coup de klaxons et d’encouragements de la part des automobilistes.
« Avec cette levée de fonds, j’ai amassé 750 $. Avec cet argent, il y a 5 femmes qui pourront se munir d’un vélo et être plus indépendantes », soutient-elle fièrement.
Conférence en ligne
Devant souvent séjourner chez l’habitant lors de son périple, Florence Lessard termina son séjour chez Damien O’Tuama, le coordonnateur de l’EV1 à la FCE en charge du tronçon irlandais.
« On a beaucoup parlé de vélo, de l’Irlande et de l’EV1, et il m’a invitée à prendre la parole lors d’une conférence avec un autre coordonnateur qui s’occupait de la signalisation de la piste cyclable », souligne-t-elle.
« Je vais donner mes impressions de mon voyage pendant une vingtaine de minutes, ainsi que des pistes de solution pour l’amélioration de routes dans le futur », indique-t-elle.
L’Irish Cycling Advocacy Network, une organisation visant à encadrer et à développer le cyclisme en Irlande, organisera la conférence. Des innovations de notre région pourront être à l’honneur et inspirer l’organisation pour la suite des choses.
Selon Florence Lessard, le vélo-tourisme en Irlande souffre d’un manque de terrains de camping et d’accotements trop étroits sur les tronçons établis à même l’autoroute.
Cependant, le tracé GPS de la route EV1, facilement téléchargeable sur leur site Internet, est une innovation qui pourrait être bénéfique pour nos réseaux cyclables, dont la Vélo-Route des Baleines, qui relie Tadoussac à Baie-Trinité.
