Donner une deuxième vie au textile

Par Renaud Cyr 11:30 AM - 16 novembre 2022
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Les usagers du Centre d’activité de la Haute-Côte, accompagnés de la directrice Carolyne Palin, de Marie-Ève Vollant et de Carine Poitras, les deux animatrices-intervenantes pour les plateaux de travail.

Les plateaux de travail du Centre d’activité de la Haute-Côte (CAHC) sont à nouveau en opération cette année. En plus de bénéficier d’une nouvelle formule de fonctionnement, ils pourront compter sur les services de deux nouvelles animatrices intervenantes pour assurer une récupération de textile en surplus sur le territoire.

Nés d’une collaboration étroite entre le Centre de services scolaires (CSS) de l’Estuaire, du Centre d’éducation des adultes (CEA) de l’Estuaire et du CAHC, les plateaux de travail permettent aux usagers du CAHC de s’initier à la couture dans un contexte ludique.

Le CAHC possède deux locaux aux Bergeronnes et à Forestville, et permet aux personnes atteintes de déficience intellectuelle, physique et du trouble du spectre de l’autisme (TSA) de briser l’isolement avec des activités.

Le projet pilote qui a été initialement mis en marche offrait deux classes par semaines dans les deux différents locaux. « C’était un projet que nous avons testé au printemps, dont nous avons tout de suite vu le potentiel », raconte Carolyne Palin, la directrice du CAHC.

« On s’est aperçu que certaines choses fonctionnaient, et d’autres non. Nous avons changé la formule pour que la deuxième vie du textile soit plus rentable et plus diversifiée », souligne la directrice.

Meilleure représentativité

Le CAHC prendra la direction des marchés de Noël pour faire connaître leur projet et les produits qui en découlent. « Nous voulons montrer aux gens que nous existons et que le plateau de travail revient en force. Nous voulons aussi en profiter pour leur expliquer les activités et les réalisations du plateau », précise Carolyne Palin.

Carine Poitras, l’animatrice-intervenante des plateaux de travail, possède une formation en couture et a apporté plusieurs nouveaux produits à mettre en valeur, qui permettront d’illustrer le savoir-faire des participants et de l’animatrice-intervenante.

Carine Poitras est optimiste pour la suite : « Je suis certaine que ça va être plaisant pour moi et pour les usagers», déclare-t-elle. «Certaines étapes peuvent paraître ennuyantes. Hier une participante a réussi à créer un sac en tissu, mais ce n’est qu’en le retournant à la fin qu’elle a compris ce qu’elle faisait », ajoute-t-elle.

Plusieurs articles, comme des vêtements pour animaux domestiques et des choux à cheveux permettront d’illustrer le savoir-faire des participants.

Surplus de textile

L’organisme Synergie 138, qui vise à établir une meilleure gestion environnementale dans les entreprises de la Côte-Nord, a sauté sur l’occasion pour former ce projet de récupération en mettant en lien les partenaires.

« Après analyse du milieu, le textile s’est avéré un véritable besoin puisque malgré les projets en place chez les partenaires, de gros volumes de surplus sont toujours destinés vers les sites d’enfouissement », explique Nathalie Lagacé.

Les surplus de textile, qui prennent le chemin des sites d’enfouissement, représentent des coûts pour le contribuable. Le collectif MUTREC estimait dans une étude datant de 2020 que la province consommait près de 343 000 tonnes de produits textiles neufs par année, soit environ 40 kg par habitant.

« L’objectif, c’est d’intégrer l’économie circulaire et de jeter le moins possible en favorisant la revalorisation », soutient Mme Lagacé.

Insertion et employabilité

En plus des partenaires comme le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord, le Centre de dépannage des Nord-Côtiers des Escoumins et le Centre d’action bénévole le Nordest de Forestville, le CAHC pourra compter sur la participation de Micheline Lessard, qui supervisera les activités des usagers.

Mme Lessard sera responsable de l’évaluation des élèves impliqués et s’assurera que la planification des activités du projet de plateaux de travail concorde avec le programme en insertion sociale, de manière à pouvoir évaluer les compétences des élèves participants.

« Nous sommes prêts également à travailler en collaboration avec les employeurs pour développer le savoir-être et le savoir-faire de leurs travailleurs ou futurs travailleurs afin de faciliter l’intégration socioprofessionnelle », explique la directrice du CEA de l’Estuaire, Nathalie Lagacé.

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