Isabelle Perron, 66 ans, et Camil Boulianne, 76 ans, manquent toujours à l’appel. Les deux résidents de Longue-Rive n’ont jamais été revus après le signalement de leur disparition à près de trois ans d’intervalle. Les deux dossiers sont toujours sous enquête à la Sûreté du Québec, mais les nouvelles informations n’entrent pas, ce qui laisse imaginer le pire des scénarios.
Camil Boulianne aimait les randonnées en véhicule tout terrain. Comme à son habitude, le 10 septembre 2018, il prend place sur son Honda 300 de couleur rouge pour se rendre à sa destination habituelle. Personne ne se doutait que ce serait sa dernière randonnée en forêt.
M. Boulianne a été aperçu par des citoyens dans le secteur de la pisciculture, à l’entrée est du village, et son VTT a été retrouvé à 25 km au nord-ouest du lac des Cèdres, un des endroits qu’il fréquentait régulièrement. Mais, malgré les jours de recherche par des bénévoles, des chiens pisteurs et les policiers, son corps n’a pas été retrouvé.
Sa famille avait commencé à s’inquiéter de son comportement dernièrement. Il était de plus en plus souvent confus et absent, ce qui laissait penser à un début d’Alzheimer. Au cours de l’enquête, la famille ne voyait pas une autre hypothèse que celle de l’homicide.
Du côté de la police, « on ne peut pas divulguer les détails d’une enquête », fait savoir le porte-parole Hugues Beaulieu. Il est donc impossible de connaître l’hypothèse des enquêteurs.
L’épouse du disparu, Renée Boulianne, garde toujours espoir même si la situation est difficile. « Je vis ça au jour le jour », dit-elle.
« Le policier responsable de l’enquête m’a dit qu’on devait trouver un morceau de linge pour pouvoir recommencer les recherches, pour qu’il ait un point de départ. Mais on a jamais rien trouvé », ajoute Mme Boulianne.
Isabelle Perron
Il a fallu six longues semaines avant que la disparition de la Longue-Rivoise Isabelle Perron ne soit signalée par des livreurs d’épicerie et de médicaments. La soixantenaire vivait recluse avec son petit-fils, on ne la voyait pas souvent au village.
À la fin de mois d’octobre 2021, les policiers ont entamé des recherches autour de sa résidence pour la retrouver. Ça faisait plusieurs semaines qu’on ne l’avait pas vue et son petit-fils creusait des trous dans la cour. Il a d’ailleurs été interrogé par les policiers et relâché par la suite.
Encore une fois, le village a été passé au peigne fin : maison abandonnée, cour du voisin, fosse septique, résidences aux alentours, tout y est passé. Les rumeurs allaient bon train, elles aussi.
Pourtant, on n’a rien trouvé de concluant. Plus d’une année plus tard, « aucun nouvel élément » ne permet de reprendre les recherches, mais le dossier demeure ouvert à la SQ. « On ne ferme jamais ce genre d’enquête au cas où de nouvelles informations nous seraient acheminées », affirme Hugues Beaulieu.
La municipalité de 968 habitants se retrouve donc avec deux disparitions mystérieuses non résolues, de quoi alimenter les rumeurs du village pendant longtemps.
