L’observatoire des oiseaux de Tadoussac fête ses 30 ans

Par Renaud Cyr 6:30 AM - 15 mars 2023
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Le fondateur de l’Observatoire des oiseaux de Tadoussac Jacques Ibarzabal a créé l’organisme il y a 30 ans. Photo Pascal Côté

L’Observatoire des oiseaux de Tadoussac (OOT) fête cette année ses 30 ans, et présente pour l’occasion ses activités des prochains mois. Croisières aux oiseaux, camp de jour ornithologique et d’importants contrats d’interprétation et de recherche en parallèle, tout semble sourire à l’organisme qui s’intéresse à nos amis plumeux.

Yvan Duchesne, un citoyen de Tadoussac, recense 350 oiseaux de proie en migration en une heure aux dunes de Tadoussac le 20 octobre 1990.

Le fondateur de l’OOT Jacques Ibarzabal se rend sur les lieux et confirme l’existence d’un important couloir de migration de rapaces à la baie du Moulin-à-Baude et commence les recensements d’oiseaux l’année suivante. En 1993, l’observatoire était né.

« Jacques était à la maîtrise à l’époque, et en 1996 le recensement des nyctales a commencé. L’équipe n’avait aucune idée de ce qu’ils allaient trouver et ils sont tombés sur une grosse année de migrations, ce qui a fait naître l’intérêt pour ce projet qui dure encore aujourd’hui », raconte Alexandre Terrigeol, le 4e directeur de l’observatoire.

Programme chargé

La première activité au programme est le recensement des oiseaux des dunes de Tadoussac, du 5 mai au 6 juin.

« Nous allons avoir des stagiaires provenant des établissements d’éducation des alentours, et nous allons leur montrer comment faire le baguage d’oiseaux ainsi que les procédures du recensement visuel », dévoile le directeur.

En parallèle, la période de baguage se déroulera du 13 mai au 6 juin avec l’arrivée des juncos ardoisés et des bruants qui profitent de l’abondance de nourriture qu’offre la forêt boréale.

L’Observatoire participe également depuis plusieurs années à un contrat de recherche d’Environnement et changement climatique Canada à la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente près de Beaupré, visant à recueillir des données sur l’âge, l’état de santé et le sexe des populations aviaires de la réserve.

« Le ministère pose des questions, et nous acquérons des données que nous pouvons partager avec nos partenaires. De leur côté, ils sont capables de faire des tendances de populations », explique Alexandre Terrigeol.

Les croisières aux oiseaux sur le fleuve pour observer les espèces en migration seront également de retour vers la fin du mois de mai, et sont toujours aussi populaires auprès du public.

« Ça s’est déjà rempli très vite, et nous en offrirons possiblement d’autres si on voit qu’il y a de la demande », affirme le directeur de l’observatoire.

Le camp de jour ornithologique offert avec Explos-Nature, qui donne l’opportunité à une dizaine d’adolescents de s’initier à l’ornithologie, est lui aussi presque complet.

Reconnu mondialement

Le recensement visuel annuel de l’Observatoire et ses observations de nyctales, une espèce rare et peu connue, sont deux projets qui sont reconnus mondialement dans le monde de l’ornithologie.

Il faut dire que la pratique de l’ornithologie a longtemps été plus restreinte et technique. Avec l’avènement d’Internet et des applications comme eBird, l’observation d’oiseaux et la pratique de l’ornithologie sont maintenant beaucoup plus accessibles.

Je pense qu’on arrive à intéresser un public qui est de plus en plus important, notamment à l’international », explique Alexandre Terrigeol. « À l’échelle du Québec et de l’Amérique du Nord, nous sommes un des observatoires qui rejoint le plus grand nombre de personnes », conclut-il.

Un festival pour clore la saison estivale

L’Observatoire des oiseaux de Tadoussac clôt symboliquement sa saison estivale avec le Festival des oiseaux migrateurs de la Côte-Nord, qui se déroule au mois de septembre, avec les premières migrations d’espèces.

Depuis 2009 le festival fait découvrir à tous les espèces d’oiseaux observables sur le territoire, qui grimpe à plus de 350 sur près de 500 observés au Québec. Ce nombre d’observations rend notre fleuve et arrière-pays très attractif pour les ornithologues de tous calibres et les non-initiés.

« C’est une des meilleures périodes pour observer les oiseaux en Haute-Côte-Nord. Nous essayons de l’ouvrir aux gens qui ne connaissent pas tout à propos des oiseaux», explique Alexandre Terrigeol.

Questionné à savoir quel est le legs de l’observatoire, le directeur répond du tac au tac : « ses travaux scientifiques reconnus mondialement, et tout le travail de sensibilisation et de partage de connaissance avec le public », dit-il avec fierté.

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