Navires de croisières à Tadoussac : vers une année sans précédent

Par Renaud Cyr 12:00 PM - 6 septembre 2023
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Tadoussac accueillera 6 navires de croisières cette année et 14 navires en 2024.

Un gros défi logistique et touristique attend la municipalité de Tadoussac en 2024 : 14 navires de croisières sont attendus, comparativement à 6 en 2023. Réussira-t-elle à tirer son épingle du jeu pour se maintenir dans le calendrier des grandes compagnies de croisières ?

Recevoir un bateau de croisières n’est pas une mince affaire pour la municipalité de Tadoussac.

« Nous sommes obligés d’avoir un certain nombre de membres du personnel sur place lors de l’arrivée d’un bateau », spécifie Marie-France Bélanger, directrice du développement de la municipalité de Tadoussac.

Le responsable de port, qui gère les allées et venues de tous les acteurs présents sur le quai, doit aussi composer avec les passants et leur véhicule, ainsi que des autobus et des vannes de 53 pieds.

Un agent de sûreté d’installation maritime (ASIM) veille également au bon déroulement du débarquement. « L’ASIM doit suivre une formation à l’Institut maritime du Québec pour être prêt à intervenir dans n’importe quel type de situation avec la Garde côtière ou le bateau de croisière », souligne Marie-France Bélanger.

Les derniers et non les moindres, les représentants de la municipalité, dont le maire ou un de ses conseillers, les guides, les curieux… et même des musiciens sont sur place.

« C’est bien d’être accueilli quelque part par des dignitaires ou des politiciens, on fait connaissance et c’est plaisant. On se fait un devoir de faire ça », indique la directrice du développement de Tadoussac.

Destination Tadoussac

La deuxième phase du projet Destination Tadoussac, qui vise l’ajout d’installations sur le quai, est d’ailleurs en développement à la municipalité.

« Nous avons récemment eu une rencontre avec les bailleurs de fonds pour les subventions, et le projet sera présenté aux conseillers dans une prochaine rencontre d’atelier pour voir où l’on s’en va avec ça », dévoile Richard Therrien, maire de la municipalité.

La collaboration avec la Garde côtière satisfait toutefois les exigences. « On pense qu’il serait possible de mieux aménager la passerelle qui appartient à la municipalité, mais la Garde côtière a embarqué dans le projet avec son ponton et c’est merveilleux », précise le maire.

« De la manière que l’on est installé, c’est un peu compliqué d’ajouter un bâtiment d’accueil sur le quai », laisse entendre Marie-France Bélanger.

« On va peut-être installer des bancs de parcs, des tables, des poubelles et des racks à vélo. On veut que le quai demeure accessible, car c’est ça le plaisir d’avoir un quai pour la population », conclut-elle.

2024 : année test

Le maire ne cache pas que la mobilisation du personnel municipal pour l’accueil de bateaux de croisières est un brin exigeante. « Ce n’est pas facile pour la municipalité de maintenir le service d’accueil. Nous n’avons pas de bénévoles, et c’est le personnel de la municipalité qui va à la rencontre des croisiéristes », explique-t-il.

« Pour nous, ça demande beaucoup d’organisation, avec des gens formés et des spécialistes. 14 bateaux, ça va être un défi supplémentaire », laisse entendre la directrice du développement.

Tadoussac a toujours réussi ses accueils, et « les compagnies ne sont jamais revenues sur leur décision » de s’arrêter au village, ajoute-t-elle.

Bien que les activités des croisiéristes soient difficiles à quantifier, le jeu semble en valoir la chandelle.

« Ceux qui font le circuit historique sont intéressés par l’histoire et ça leur fait de bons souvenirs du village en bout de ligne », fait savoir Mme Bélanger. « On offre une liste avec les attraits du village aux gens qui ne participent pas aux visites guidées. On constate aussi que certains reviennent et se disent enchantés », ajoute-t-elle.

Bien que le passage des croisiéristes soit bref et que leur impact économique soit flou, Richard Therrien est confiant. « On le fait pour une bonne cause, et ça nous fait de la belle visibilité. Nous les accueillons bien et ils sont contents de l’accueil qu’ils reçoivent », termine l’élu.

L’année 2024 sera toutefois l’année test et, à travers la pénurie de main-d’œuvre et l’achalandage de la saison touristique, le maire indique que « le conseil devra se pencher sur le bien-fondé des croisières, et si la municipalité peut se maintenir là puisqu’il y a de plus en plus de bateaux de croisières ».

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